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Virer à bâbord...

… pour esquiver la pénurie de logements étudiants

De nos jours, qui pense immobilier pense crise du logement. Et si celle-ci touche la plupart d'entre nous, elle se transforme souvent en véritable casse-tête pour les étudiants à la recherche d'un toit. Aussi certains d'entre eux se tournent-ils vers des solutions alternatives et parfois très originales pour avoir un chez-soi.

Que ce soit pour raison familiale, pour poursuivre leurs études ou par simple choix, beaucoup d'étudiants quittent le domicile parental à la fin de leurs études secondaires. N'ayant la plupart du temps pas les moyens de louer un appartement, celui-ci étant devenu une denrée rare et onéreuse dans nos régions, grand nombre d'entre eux choisissent la colocation ou le foyer d'étudiants. D'autres, comme Georges, 20 ans, et Christine, 22 ans, ont opté pour un mode de vie différent. Rencontre.

Des parcours différents

Il a quitté son domicile il y a quelques années pour des raisons familiales. Elle a laissé Genève pour poursuivre ses études à Lausanne. Lui habite dans un bateau appartenant à son père, amaré près de Genève-Plage. Elle loge dans un foyer pour étudiantes dirigé par des religieuses. Et tous deux semblent ravis de leur quotidien.

Un quotidien compliqué...

Il semble, pourtant, que cela ne soit pas facile tous les jours. En effet, le bateau de Georges n'est pas équipé de douche ou d'une isolation adaptée contre le froid hivernal. De plus, il lui faut gérer régulièrement les problèmes d'eau courante et d'électricité. La sienne est puisée dans l'énergie créée par les panneaux solaires et des éoliennes.

Les problèmes du foyer, nous raconte Christine, sont ceux de la colocation. Le foyer abrite 22 jeunes filles venues de tous horizons. «La plupart sont suisses ou françaises, mais le foyer accueille aussi, en ce moment, des Italiennes et une Japonaise. Il y a quelques temps, des Américaines et des filles venant des Pays-Bas vivaient ici.».

Douches et toilettes sont communes… De plus, les cloisons de la maison sont fines! Ainsi faut-il aimer entendre les conversations téléphoniques de sa voisine. Le pemier des quatre étages du bâtiment, précise encore Christine, est réservé aux Soeurs. Les locataires sont logées dans les niveaux supérieurs. Oubliées, donc, les fêtes nocturnes «in domus».

...mais agréable!

Mais ces logements inhabituels recellent aussi des avantages insoupçonnés! Les Soeurs s'occupent, en effet, de la blanchisserie et de préparer et servir à leurs pensionnaires petit-déjeuners et soupers. Georges peut se réjouir de retrouver chaque jour, en se réveillant, les beautés du Lac Léman au petit matin et d'habiter le centre-ville sans pour autant avoir de voisins.

Malgré les inconvénients, chacun d'eux nous a affirmé vouloir rester dans son logement actuel aussi longtemps que dureront ses études. Et Georges d'affirmer même: «J'adore mon mode de vie. S'il s'accorde avec ma vie professionnelle, je compte vivre sur ce bateau aussi longtemps que possible».