Break pendant les études

Tous les étudiants ne font pas leurs études d'une traite. Manque de motivation, problèmes personnels ou envie de changer d'air, certains décident, pour une raison ou une autre, d'interrompre momentanément leurs études afin de se consacrer à autre chose.

 

L'année sabbatique entre le gymnase et les études est devenue pratique courante. Beaucoup de jeunes profitent de faire un break avant de se replonger dans les études, et surtout de bien réfléchir à ce qu'ils veulent faire. La plupart s'organisent donc pour se fixer des objectifs et bien remplir leur temps: stages, petits jobs, séjours linguistiques...

D'autres enchaînent directement avec les études, en s'y lançant parfois tête baissée, sans être vraiment sûrs de la direction choisie. Heureusement, commencer des études n'implique pas forcément qu'on les fasse sans interruption. On peut aussi facilement changer de cap et recommencer une formation à zéro. Les embûches sont nombreuses : ras-lebol, doutes d'orientation, moyens financiers, armée... C'est pourquoi certains étudiants arrêtent momentanément leurs études et en profitent pour redonner un coup de pouce à leur parcours.

Les avantages sont là : on peut se défaire du stress occasionné par les études, remettre à jour ses rêves, ses motivations, couper avec la routine et éventuellement se créer de nouveaux atouts : expérience professionnelle, séjours linguistiques.

Faire un break, c'est aussi l'occasion rêvée de faire des stages : rien de mieux que de se plonger dans le monde du travail et d'être confronté au métier que l'on veut faire, afin de confirmer ses études ou au contraire de s'orienter différemment.

Ils l'ont fait...
Il y a deux ans, Alexandre a interrompu ses études de droit au bout d'un an afin d'effectuer son service militaire. Sa première année ne s'étant pas très bien passée, faire l'armée lui parut une bonne occasion de faire un break. Cela s'est avéré bénéfique pour lui, car il a pu réfléchir à son avenir professionnel – il a repris le droit – et en même temps gagner un peu d'argent.

Chloé, qui finit en octobre sa formation en stylisme-modélisme-couture, a aussi eu besoin d'un break dans ses études. Après un apprentissage et deux ans de gymnase, elle a commencé une école artistique, à Neuchâtel. Puis elle a arrêté, « par manque de motivation de ma part, le moral dans les chaussettes n'aidant pas et mon style de vie à cette époque ne correspondant pas non plus à l'étudiante parfaite ». Mais ce n'était pas de stages et d'orientation professionnelle dont avait besoin Chloé, plutôt de liberté et d'absence d'obligations. « Durant l'année et demie de ma pause, j'ai vraiment fait un tas de choses, j'ai découvert une partie de moi qui m'a redonné confiance. »

Lucie, quant à elle, a arrêté ses études à l'Ecole d'études sociales et pédagogiques. Pendant sa pause de 5 mois, elle a pu travailler sur elle et découvrir ce qu'elle voulait pour son avenir. Son but : faire médecine. Elle a donc commencé une maturité fédérale cet été.

Hésitations
On peut aussi nourrir des craintes à l'idée de mettre ses études au placard pendant quelques temps : serai-je motivé à recommencer, ne vais-je pas tout oublier, perdre mes bonnes habitudes, etc. Il y a aussi le risque de se conforter dans un style de vie plus agréable, où l'on travaille et gagne de l'argent, ce qui nous donne beaucoup plus d'indépendance.

Pour Alexandre, le contraste s'est bien fait ressentir lorsqu'il a repris ses études : « Après l'armée ce n'est pas facile de reprendre l'uni. Il faut se réhabituer à un certain rythme et à une discipline personnelle de travail. Car à l'armée on n'est pas indépendant, on doit suivre un programme tout fait. » Il conseille de faire l'armée avant de commencer des études, car « l'on est encore très jeune et une pause entre le gymnase et les études c'est une bonne chose. »

Pour Chloé par contre, reprendre un rythme d'étudiante n'a pas été trop dur: «La pause m'a fait apprécier ces trois années d'études à leur juste valeur, et m'a fait réaliser la chance que l'on a de faire et d'apprendre quelque chose qu'on aime». Le plus difficile fut la gestion de sa vie à côté: «se débrouiller pour les finances, le chien, l'appart', etc».

Prendre la bonne décision
Faire un break en plein milieu de ses études n'est pas forcément facile. Parfois, accepter de s'arrêter un moment et de remettre les pendules à l'heure est indispensable, pour mieux continuer sa route. Mais attention, chaque étudiant expérimente le manque de motivation et le doute. Il ne faut pas arrêter ses études au moindre coup de blues, c'est une décision à ne pas prendre à la légère. Un break n'est pas censé être une fuite, mais plutôt une sorte de convalescence.