Surf sur canapé

mou, rugueux, poilu, en cuir... tout canapé est bon à prendre quand tu voyages sac au dos

Tu rêves de te sentir dans ton salon IKEA-EMMAUS partout dans le monde? Couchsurfing l'a rendu possible. Etude empirique à Hawaii en compagnie de Fred et d'Elise.

«Couchsurfing? pardon, tu peux répéter?»
Eh oui, avec tous ces concepts, ces théories, et ces théorèmes, tu n'es pas sûr de bien saisir le sens subtilement étrange de cette expression. Pas d'inquiétude car: le Couchsurfing c'est simple. Traduit en français, ça donne: dormir sur un canapé. Des gens se sont retrouvés en 2003 - sur un canapé, le seul, le fondateur ? - et ont décidé de favoriser les échanges et la tolérance interculturelle à travers une façon économique et innovante de découvrir le monde. Pour un Couchsurfing pour une personne, il te faut: une bonne dose de patience et de curiosité, et un zeste d'aventure et de débrouillardise. Après avoir sélectionné le pays, la ville où tu veux aller, disons, le Bangladesh (2 membres!), tu te lances et tu écris un email à l'heureux propriétaire du canapé, du clic-clac, du hamac, ou de la planche de bois. Oui, Couchsurfing c'est un canapé à la base, mais cela peut prendre toutes les formes.

Donc tout excité, te voilà prêt, tu pars, et tu débarques enfin...
Nous étions dans le même état, une copine d'échange, Fred, et moi, quand nous avons atterri à l'aéroport au nom mélodieux de Kahului. De là, nous nous sommes rendus dans une auberge de jeunesse digne de ce nom: peuplée, colorée et assez laxiste côté propreté. Mais bon, que serait un trip sans une dose d'insalubrité? Nous voilà déjà anxieux quant à l'idée de rencontrer celui que nos copines écossaises avaient déjà surnommé Mister Couch. Jeff est venu nous chercher le lendemain. C'est au moment où il nous a retrouvés au rayon électronique de Sears du mall du coin, que notre expérience couchsurfing en terres hawaiiennes a débuté.

La suite s'est passée très - et décidément trop - vite. Jeff nous a fait visiter une partie de l'île, nous a fait goûter les poissons locaux et nous a fait profiter de sa philosophie du surf - «Si tu vas surfer, assure-toi d'y aller avec plusieurs potes, il y aura moins de chance que ce soit sur toi que le requin jette son dévolu». Il nous a réservé la surprise de devoir aller promener les chiens de la maison ou encore de dormir dans sa chambre alors que lui a dormi sur le canapé pendant 5 nuits. Ce fut aussi un petit- déjeuner crêpes et une virée à l'Armée du Salut du coin pour shopping fauché mais créatif.

Sans Couchsurfing, nous n'aurions certainement pas découvert les petites astuces concernant la façon de dénicher les meilleurs endroits sur la route de Hana, ni un équipement de professionnel pour notre session campement en haut du volcan Haleakala, et pas non plus pouvoir dire un jour: «On rentre à la maison!». Eh oui, parce que Couchsurfing c'est ça: pouvoir se sentir à la maison chez les autres. C'est sûr, il faut savoir se faire petit, avoir un bon sens de la conversation et ne pas avoir peur de l'improviste. Eh oui! Il n'est pas sûr que tu trouves toujours quelqu'un pour t'accueillir. Cela nous est arrivé à la fin de notre voyage. Nous avions décidé de louer une voiture pendant deux jours et d'y ‘carsurfer'. Grâce à notre frêle Spectra, nous avons eu la chance de nous lever aux aurores et ainsi profiter pleinement de la luminosité de l'île de Maui, et de pouvoir admirer les joggeurs terriblement décourageants qui prolifèrent le long des plages.

Des milliers de canapés n'attendent que toi pour venir tester leur niveau de confort. Prépare ton sac et deviens un couchsurfeur l'espace d'un été!