UNILU

la rubrique 360° présente les hautes écoles en mettant en avant leurs spécificités

Comment se porte l'université de Lucerne?
Notre université se porte bien! Comme vous le savez, elle est relativement jeune (ndlr: fondation 2000): nous nous trouvons dans une situation de mise en place et nous sommes toujours en construction. A l'heure actuelle, notre site est réparti sur 14 bâtiments ! La construction d'un nouveau bâtiment est planifiée pour 2010, pour autant que ce projet passe la rampe lors de la votation de fin novembre.

Quelle est la position stratégique de votre université par rapport aux autres universités suisses?
A terme, nous serons le seul établissement concentrant uniquement les lettres et les sciences de la société. Actuellement, nous disposons des facultés de théologie, de droit et de lettres. Nous ne souhaitons pas augmenter le nombre de facultés, mais élargir l'offre de sections dans la faculté des Lettres notamment. Ce qui nous différencie surtout des autres établissements en Suisse, c'est que ces derniers possèdent des facultés d'économie et de management.

Aujourd'hui etudiants.ch te présente la plus jeune université Suisse à travers une interview de son tout nouveau recteur, Rudolf Stichweh.

Quels sont les atouts et les lacunes de l'université de Lucerne?
Pour les atouts: comme nous l'avons évoqué ci-dessus, nous citerions la concentration thématique, les bonnes conditions pour les étudiants, le cadre extraordinaire de la ville et les bonnes relations entre professeurs et étudiants. Lucerne, c'est une symbiose heureuse entre paysage, culture et sciences! Avec ses 60'000 habitants, Lucerne est une ville très vivante et cosmopolite: et nos locaux sont situés au coeur de celle-ci! Notre section de sociologie remporte également un succès important et peut même être considérée comme la plus grande de Suisse. Nous y avons décelé une opportunité de développement sur laquelle nous concentrons nos efforts. L'anthropologie sociale et culturelle figure désormais dans notre programme. Pour les lacunes: nous souffrons à l'heure actuelle de ne pas posséder un bâtiment unique avec des infrastructures pour les étudiants. Nous ne disposons pas de cafétéria et les étudiants doivent se débrouiller. La deuxième lacune est de ne pas pouvoir présenter une offre plus conséquente: nous devons ajouter de nouvelles disciplines et rendre le programme plus riche et attrayant pour les étudiants. Nous devons finalement améliorer la communication de notre université dans la ville et mieux nous faire connaître par la population. Celapasse inévitablement par plus de contacts!

Dans quel domaine l'université de Lucerne est-elle à la pointe de la recherche?
Nous possédons une belle palette de professeurs et de scientifiques de réputation européenne. Nous devons développer l'excellence de ces personnes pour rendre nos domaines encore plus scientifiques et plus visibles.

Quelle vision avez-vous d'un étudiant classique de l'université de Lucerne?
Je suis à Lucerne depuis 3 ans comme professeur et depuis peu comme recteur. Bien que je donne toujours des cours, je dois vous avouer, je ne crois pas qu'il y ait un étudiant classique!

Quelles sont les opportunités que l'université de Lucerne est seule à fournir à ses étudiants, au niveau de la mobilité et de l'infrastructure?
Au niveau de la mobilité, nous avons notre programme Erasmus et parallèlement nous essayons d'étendre notre réseau et de proposer à nos étudiants de pouvoir partir. Mais il y a encore du travail! Nous développons de nombreuses connexions dans d'autres universités: beaucoup de nos professeurs sont étrangers et amènent avec eux leur réseau. Au niveau des infrastructures, nous souhaitons mettre en avant l'encadrement excellent des étudiants.

Quels sont les moyens que l'université de Lucerne met en oeuvre pour faire vivre son campus?
Pour le moment, nous n'en avons pas! Vous comprendrez qu'il est difficile de le dynamiser. Mais par la dissémination de l'université dans 14 bâtiments dans la ville, il y a déjà une certaine vie qui se crée. Traversez la ville à pied et vous en prendrez plein les yeux! La situation évoluera assurément dès l'arrivée de notre nouveau bâtiment.

Quelles sont les connexions/relations qu'entretient votre école?
Tout dépend des facultés. Pour la théologie, nous avons des contacts avec Fribourg et Coire, tandis que pour le droit, nous entretenons d'excellents rapports avec la Suisse Romande. De plus en plus de cours de droit sont en français et en anglais pour attirer encore plus d'étudiants de Suisse romande et de Suisse italienne. Au niveau des sciences sociales, nous collaborons avec des instituts étrangers, comme Bielefeld, la référence dans le domaine en Europe. Nous n'avons toutefois pas mis sur pied des coopérations importantes avec les autres universités suisses.

Quelles collaborations entretient votre université avec les HES voisines ? Des projets de collaboration sont-ils à l'ordre du jour?
Des collaborations existent, mais de façon plutôt individuelle. Dans certains de nos programmes, des étudiants de HES peuvent suivre certains séminaires. Il y a des propositions de fusion auxquelles nous nous opposons en préconisant l'intensification des collaborations.

Quels sont vos projets à terme?
Au risque de me répéter, la mise sur pied du nouveau bâtiment représente une étape cruciale du développement de l'université de Lucerne. Nous souhaitons également développer les facultés des sciences sociales et des lettres. Nous ajouterons à notre offre l'anthropologie sociale et culturelle, puis ce sera le tour des sciences économiques. D'ici à 2010, nous aurons doublé notre offre et renforcé notre position sur la scène universitaire suisse. Nous devons également défi nir clairement nos pôles de recherches et identifi er des domaines forts.

Quelle est votre opinion face à l'importance de plus en plus grande du privé dans le fi nancement de l'enseignement?
Lors de la mise en place de l'université de Lucerne, entre 2000 et 2004, nous avons déjà effectué des récoltes de fonds et obtenu des montants de donateurs et de mécènes. Pour la théologie, par exemple, cela a été relativement facile, car nous sommes dans une région catholique et il n'y a pas eu trop de problèmes à recevoir un soutien fi nancier privé. Comme les autres établissements, nous élaborons actuellement une stratégie de fundraising. Nous disposons par ailleurs d'une fondation de plus de 2000 membres et recevons également des fonds par ce biais. Mais d'une manière générale, très peu d'établissements en Europe disposent d'un fi nancement privé supérieur à 10%.

On trouve de plus en plus d'offres d'études approfondies (expostgrades): peut-on s'attendre à ce que cette situation implique une plus grande collaboration avec les établissements environnants?
Ça reste dans le domaine du possible. Je pense plus qu'il y aura des évolutions parallèles sans forcément parler de collaborations étroites.

Est-ce qu'à l'image de ce qui se fait notamment à Zürich, on peut s'attendre à ce que certaines fi lières changent de mains entre l'Université de Lucerne et les HES?
Non, nous sommes trop petits et il est improbable de devoir en céder à des HES.

Les accords de Bologne vont-ils encore modifi er certains de vos cursus?
L'université de Lucerne étant très jeune, l'adaptation de Bologne a été très aisée et rapide. A mon arrivée, je n'ai même pas eu besoin d'entreprendre des changements.

Comment répondez-vous à l'inquiétude des étudiants face à Bologne?
Les étudiants ne sont pas déstabilisés car ils ne connaissent rien d'autre que ce système. De cette manière ils s'habituent très vite. Et si on parle de travail, oui, ils ont toujours le temps de travailler, ils travaillent même beaucoup à côté de leurs études. Je pense que c'est partout pareil!

Avez-vous un message à transmettre aux étudiants qui hésitent à choisir Lucerne?
Notre université dispose d'un encadrement exemplaire: les relations entre professeurs et étudiants sont personnalisées et privilégiées. Si vous êtes intéressés par la sociologie, nous offrons une palette large et intéressante. En choisissant Lucerne, ils feraient un très bon choix!