Cies

entre le cies, le master fifa et une nouvelle chaire, neuchâtel apporte un peu de droit au pays du ballon rond...

Créé il y a 10 ans, le Centre international d'études du sport (CIES) de Neuchâtel est le fruit de la collaboration de la ville, du canton et de la FIFA. Son objectif est de faire le pont entre le monde académique et le monde du sport, et ce dans les domaines du droit, de la sociologie et de l'économie. Le ralliement des deux univers était d'ailleurs depuis longtemps l'un des souhaits les plus chers de Sepp Blatter, actuel président de la FIFA.

Label FIFA

Un des fruits de cette collaboration est le Master FIFA, qui permet chaque année à 25 étudiants de suivre pendant une année une formation générale sur ces trois domaines, et ce dans trois universités différentes: tout d'abord trois mois à Leicester en Angleterre pour les Sciences humaines, trois mois à l'Université Bocconi à Milan pour l'Economie, et enfin quatre mois à Neuchâtel pour le Droit.

«Le but de ce Master postgrade est de fournir une formation générale de qualité, explique Denis Oswald, directeur du CIES. La FIFA n'intervient pas dans la gestion de l'enseignement, précise-t-il. D'ailleurs, le football est loin d'être le seul sport à être concerné.» L'offre rencontre un franc succès, avec plus de 100 candidatures qui arrivent chaque année pour les 25 places disponibles. «Nos étudiants viennent de 22 pays différents, et tous les continents sont représentés, se réjouit Denis Oswald. Les différentes organisations sportives comme le CIO apprécient grandement la qualité de l'enseignement...». Mais pourquoi diantre les sportifs ont-ils besoin des intellectuels ? «Ces dernières années, le sport est devenu extrêmement compliqué, explique Denis Oswald. Les masses d'argent véhiculées sont énormes, et une mauvaise connaissance du milieu peut ruiner une carrière. De plus, toute la gestion des statuts d'une fédération ou d'une association internationale est aussi extrêmement pointue. Et comme beaucoup de ces organismes sont basées dans notre pays, ils sont soumis au droit suisse. Comme le disait Juan Antonio Samaranch, la Suisse est devenue la capitale administrative du monde sportif.»

Neuchâtel pionnière
Depuis quelques années, la Suisse s'affirme ainsi comme le lieu où se concentrent tous les conflits juridiques concernant des affaires de footballeurs ou d'athlètes. Tous ces cas se règlent ainsi devant le TAS (Tribunal arbitral du sport). Cette institution, dont le siège se trouve à Lausanne, a vu son rôle prendre une ampleur considérable depuis que la FIFA lui a délégué tous ses litiges juridiques. Et il y en a passablement ! «La Suisse est certainement le pays le mieux paré en ce qui concerne le droit du sport. Il faut bien comprendre que même si le cas concerne un joueur péruvien et la Fédération suédoise de football, le cas se règle au TAS, et selon le droit suisse !» explique Denis Oswald. Ce n'était donc qu'une question de temps avant qu'une chaire de Droit du sport n'apparaisse. Ouverte cette année, et également financée par la FIFA, cette chaire permet aux étudiants en Droit de suivre un cursus de master avec une orientation vers le sport. «C'est la seule filière du genre en Suisse, insiste Denis Oswald. Pour l'instant, 10 étudiants suivent à fond cette orientation, mais il y en a plus qui assistent aux cours.» Un cursus tout jeune, mais qui permet à Neuchâtel de prendre une place encore plus importante dans le paysage du sport international.

bio expresse

Personnage du sport suisse et mondial, professeur de Droit à l'Université de Neuchâtel, Denis Oswald (tout à droite sur la photo, avec notamment de dr. à g. Jean-Louis Juvet, président du CIES et Sepp Blatter, président de la FIFA) a été un sportif d'élite, ayant obtenu la médaille de bronze en aviron lors des JO de 1968. Egalement membre du comité exécutif du CIO, Denis Oswald est le directeur du CIES, et président du comité scientifique.