Le débat sur les taxes universitaires touchent désormais de près les étudiants étrangers. La question «qui doit payer la facture de leur formation » divise les milieux politiques et académiques.
Sur le plan international, la Suisse peut se targuer d'offrir des taxes d'études parmi les moins élevées au monde ce qui encourages les étudiants modeste de faire des études. Ainsi, pour entrer à l'Université de Lausanne, comptez 1'160 francs, 1'030 pour celle de Neuchâtel, 1'310 pour Fribourg et 1'000 francs pour Genève. Seulement voilà : ces prix attrayant attirent les jeunes étudiants étrangers désireux de s'offrir une formation de haut niveau à moindre coût. Ainsi, la proportion d'étudiants étrangers dans les universités helvétiques n'a cessé de croître, passant de 23 % en 1990 à 38 % en 2011.
En attirant de la matière grise en masse, la Suisse compte bien stimuler les performances domestiques dans les domaines technologiques et ceux liés aux sciences et à la recherche. Par ailleurs, cet afflux d'étudiants étrangers permet de combler un manque de main-d’œuvre. Cette dernière est, en outre, séduite par des taxes peu onéreuses en comparaison avec d'autres pays.
Depuis plusieurs années, le débat tourne autour d'une même question: qui doit payer les coûts engendrés par l'afflux d'étudiants étrangers? Ainsi, tandis que certains politiques se félicitent de cette diversité, d'autres pointent du doigt cette générosité arguant que ce n'est pas au contribuable de mettre la main au porte-monnaie. Peter Keller député de l'UDC a déposé dernièrement une motion afin d'exiger que les étudiants étrangers des deux écoles polytechniques du pays – Zurich et Lausanne – s’acquittent de taxes semestrielles deux fois plus élevées que les étudiants suisses.
En retour, la colère des étudiants ne s'est pas faite attendre et a contraint les deux écoles à faire machine arrière en repoussant un projet qui visait à doubler les taxes d’études, sans distinction de nationalité.
L’Union des étudiants de Suisse (UNES) n'a pas tardé à réagir et fustigé l'attitude de Peter Keller, Elle a promis de se battre contre la discrimination «socio-économique» des étudiants. Dans sa contre-attaque, l’UNES a appelé le gouvernement fédéral et les cantons à investir massivement dans «l’unique ressource naturelle de la Suisse», à savoir l’éducation.