Faites don de vos SMS à la science
Des linguistes des universités de Neuchâtel et Zurich participent à une étude internationale visant à décrire les caractéristiques de la communication par SMS. Pour ce faire, ils lancent en Suisse, dès le 1er novembre, une vaste opération de récolte de messages à des fins d'analyse. Ils comptent recevoir 30'000 copies de SMS d'ici au 15 décembre. Tout le monde peut participer en envoyant copie de ses SMS !
Les utilisateurs de téléphones mobiles rédigent leurs SMS avec bonne humeur et spontanéité, en mettant souvent en veilleuse les contraintes orthographiques. Certains mots sont omis ou abrégés (rdv 5h dvt poste) ou alors écrits de manière non normative (bizou, tro bô). Langue «standard» et variétés régionales se côtoient dans des messages qui font appel au besoin à des abréviations anglaises, parfois bien commodes (Merci4tonaide, où 4 = four = pour)...
Coordonné par le Centre de traitement automatique du langage de l'Université catholique de Louvain (Belgique), le projet implique également des équipes françaises (Universités de la Réunion et de Poitiers), britannique (Université de Birmingham), espagnole (Barcelone) et basque (Fondation Elhuyar à Usurbil).
En Suisse, le but de SMS4science est de décrire les caractéristiques linguistiques de cette forme de communication, en dépassant les catégories traditionnelles du juste" et faux". «Nous voulons avant tout savoir comment écrivent différents groupes de la population, quels sont les moyens d'expression mis en oeuvre et aussi ce qui distingue les expressions dans nos quatre langues nationales», indiquent les initiateurs du projet.
Un concours pour motiver les dons
La collecte de SMS se déroulera du 1er novembre au 15 décembre 2009. Toute personne qui souhaite participer peut transmettre une copie des SMS qu'elle envoie (c'est gratuit pour les clients Swisscom) et répondre à un questionnaire sur le site mis en place pour l'occasion.
Celles et ceux qui rempliront le formulaire et feront don d'au moins cinq SMS durant cette période participeront chaque semaine à un tirage au sort, avec un iPhone ou d'autres prix attractifs à gagner. Les SMS et les questionnaires seront anonymisés. Ils seront recueillis dans une banque de données qui servira de base tant à l'enseignement qu'à la recherche. Les premières tendances de l'opération devraient être dévoilées au printemps 2010 déjà.
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