Une mongolfière scientifique pour analyser le Kilimanjaro

Deux minéralogistes de l’Université de Fribourg participeront en août 2010 au premier vol en mongolfière au-dessus du Kilimanjaro. Sous la co-direction du Prof. Bernard Grobéty du Département de géosciences de l’Université de Fribourg, les scientifiques mèneront des recherches en volcanologie et glaciologie sur la plus haute montage d’Afrique.

Un vol en mongolfière au-dessus du massif du Kilimanjaro (5895m) offre l’occasion unique de récolter de nouvelles connaissances scientifiques et de pallier aux lacunes actuelles. Grâce à toute une série d’expériences, il permettra de mieux comprendre l’émission des particules des volcans «au repos» et de livrer de nouveaux résultats sur l’état actuel des glaciers. En plus de la photographie traditionnelle, les scientifiques utiliseront un appareil infra-rouge. Ce dernier permettra de recueillir des données intéressantes sur la glaciologie et d’obtenir des informations sur l’état et l’activité du volcan.

A la fois volcan et glacier

Le long du grand Rift est-africain, le continent se divise en deux parties, ce qui a notamment provoqué il y a plusieurs millions d’années la formation de volcans, dont le massif du Kilimanjaro situé à l’intersection des deux branches du rift. Alors que les volcans actifs touchent en première ligne les alentours proches et leurs habitants avec les coulées de lave, les nuages de braise et les avalanches de boue, les émissions de gaz et de particules de cendre (aérosols volcaniques) peuvent avoir des répercussions plus globales. A travers la condensation des gaz, les volcans dormants, tels que le Kilimanjaro, produisent des aérosols qui ont des effets sur le climat. Les connaissances concernant les quantités exactes, la composition et les changements dans ces aérosols sont toutefois encore très incomplètes.
L’ensemble des volcans du Kilimanjaro – dont le sommet est le Kibo (5895 m) – ne constitue pas seulement la plus haute montagne d’Afrique, mais il est également doté d’une calotte de glace, qui sert en autre d’archive climatique géante. Au début du XXe siècle, les glaciers du Kilimanjaro recouvraient une surface de 12 km2 : en 2000, on ne comptait plus que 2,5 km2. Selon les estimations, ces glaciers ne survivront pas au 21e siècle.

Deux ballons dans le ciel de Tanzanie

A bord des deux mongolfières de l’expédition, l’équipe se composera de deux pilotes de mongolfière expérimentés, d’un métérologue, de deux scientifiques, de deux cinéastes, d’une journaliste et d’un coordinateur. La direction scientifique de l’expédition sera menée par le Prof. Bernard Grobéty du Département de géosciences de l’Université de Fribourg (CH) et du Prof. Joerg Keller de l’Albert-Ludwig Universität de Freiburg (BDR). Mario Meier et Daniel Wiedenmann, tous deux doctorants en minéralogie à l’Université de Fribourg (CH), seront responsables de la réalisation scientifique de la recherche au Kilimanjaro.
La conduite logistique et organisationnelle de l’expédition incombe au Ballon Team AG de Lugano. Ce premier vol scientifique au-dessus du Kilimanjaro est prévu pour le mois d’août 2010 : l’expédition devrait durer environ un mois.

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