L’étude «Vivre en Suisse» plonge depuis 10 ans dans la vie des ménages

Ce suivi sur une décennie de près de 7’000 individus, interrogés chaque année, rend possible l’analyse de la stabilité ou des changements des conditions de vie, des attitudes, des opinions et des comportements des individus au cours du temps. De plus, interroger ainsi tous les membres d’un même ménage permet de comprendre sur le long terme les relations entre les générations et au sein des familles. En 1999, un premier échantillon de 5’074 ménages et 12'931 individus, représentatifs de la population suisse, était constitué. Un deuxième échantillon, composé de 2’538 ménages et 6’569 individus, a été sollicité à partir de 2004.

Financée par le Fonds national suisse de la recherche scientifique, cette enquête est menée par le Panel suisse de ménages au sein de FORS, Centre de compétences suisse en sciences sociales hébergé par l’Université de Lausanne. Elle permet des comparaisons internationales avec des recherches similaires réalisées dans d’autres pays. Parmi les thématiques traitées grâce à ces données, notons par exemple le partage des tâches au sein du couple, l’arrivée d’un enfant, les préférences partisanes, l’effet de la cohabitation sur la durée d’une hospitalisation, l’effet du divorce ou d’une séparation sur la vie sociale des femmes de même que la précarité et la pauvreté dans notre pays.

A ce jour, les données de cette enquête ont été analysées par près de 600 chercheurs en Suisse et dans d’autres pays. Elles sont mises gratuitement à la disposition de l’ensemble de la communauté scientifique, y compris des étudiants. Les données «Vivre en Suisse» ont déjà fait l’objet d’un nombre significatif de publications dans des revues scientifiques et sont utilisées dans des disciplines aussi diverses que la sociologie, l’économie, les sciences politiques, les statistiques, la santé publique, la psychologie ou encore la démographie.

Plus particulièrement, les recherches en cours des membres de l’équipe du Panel suisse de ménages permettent de mettre en évidence certaines dynamiques de la vie de la population :

  • Par exemple, dans le domaine de la famille, une recherche confirme l’impact négatif d’une séparation ou d’un divorce sur la vie sociale des femmes. Ainsi, elles réduisent sensiblement leurs activités de bénévolat et leurs engagements civiques suite à ce type d’événement.
  • Dans le domaine de la santé, des chercheurs mettent en évidence que vivre avec un conjoint ou avec un autre adulte réduit sensiblement la durée d’une hospitalisation.
  •  Dans le domaine des parcours de vie, une étude montre que les différentes transitions de vie comme la cohabitation, le mariage, l’arrivée d’un premier enfant amènent un partage des tâches de plus en plus inégalitaire, en défaveur des femmes, au sein du couple.
  • Dans le domaine politique, les préférences partisanes tendent à se renforcer avec le temps. Ainsi les gens deviennent plus stables dans leurs choix électoraux avec l’avancée en âge.
  • Dans le domaine du travail, l’arrivée d’un premier enfant provoque une diminution du temps de travail des femmes contrairement à d’autres pays européens comme les pays nordiques ou les pays du sud de l’Europe.
  • Dans le domaine des problèmes sociaux, il ressort que la proportion de ménages vivant en situation de pauvreté ou de précarité reste stable au fil de ces dernières années. Par contre, il existe de nombreux passages entre ces deux états de pauvreté et de précarité.

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