Prise de position du comité des Académies suisses des sciences sur les réactions au Livre blanc "Une éducation pour la Suisse du futur"

Un point de départ du Livre blanc "Une éducation pour la Suisse du futur" publié en septembre par les Académies suisses des sciences était le souci d’un manque de relève considérable et croissant dans certaines professions en Suisse, par exemple dans le domaine de la technique, des ingénieurs et dans les métiers de la santé. Le Livre blanc a suscité beaucoup d’attention dans les médias et dans les domaines intéressés par l’éducation. Les débats se sont focalisés principalement sur deux thématiques qui ne se trouvent pas dans le Livre blanc, alors que plusieurs postulats importants du Livre blanc n’ont été que peu pris en compte. Dans l’intérêt de la discussion publique, qu’il est nécessaire de poursuivre sans plus attendre, sur les buts à long terme de l’éducation, le comité des Académies suisses des sciences prend position sur le débat mené jusqu’à présent.

Ce dont on a discuté, mais qui ne figure pas dans le Livre blanc

- Le système de formation dual: à aucun endroit, le Livre blanc ne demande l’abolition du système dual de formation professionnelle. Par contre, un examen détaillé est proposé afin de savoir si les entreprises de notre pays peuvent supporter également dans le futur les coûts qui vont de pair avec l’éducation, si des réformes sont nécessaires et si la formation professionnelle duale peut être confirmée comme critère d’unicité pour la Suisse.
- La maturité gymnasiale et des études universitaires pour 70% des écoliers: à aucun endroit dans le Livre blanc, on peut lire que 70% des élèves d’une année doivent passer leur maturité au gymnase. Par contre, il est postulé que jusqu’à dans 20 ans, 70% des élèves d’une année devraient bénéficier d’un diplôme dans le secteur tertiaire : le secteur tertiaire comprend, selon la définition de la statistique publique, les diplômes de hautes écoles, de hautes écoles spécialisées et de hautes écoles pédagogiques tout comme la formation professionnelle supérieure. Aujourd’hui déjà, environ 50% d’élèves d’une année disposent d’un diplôme dans le secteur tertiaire.

Ce dont on n’a pas ou peu discuté, mais qui figure dans le Livre blanc

Le Livre blanc demande :
- une connexion plus forte entre l’éducation académique et la pratique professionnelle, la suppression de l’éloignement économique dans les hautes écoles ;
- Un rapport plus étroit avec la vie et la pratique, tout comme l’ancrage d’une compréhension générale de la science et de la technique à l’école obligatoire ;
- Un encouragement équivalent de la compétence professionnelle et sociale, un renforcement des compétences générales afin que le plus grand nombre possible de personnes puisse suivre une éducation et soit ainsi capable de travailler ;
- Le renforcement et l’expansion de la formation continuent dans tous les domaines ;
- La suppression des inégalités d’éducation particulièrement marquées en Suisse à travers l’encouragement de la petite enfance, d’une éducation orientée vers la personnalité et les facultés de chacun et une sélection qui exclut moins mais encourage plus ;
- De surmonter la concurrence entre les secteurs de l’éducation pour que l’accès à un système d’éducation perméable à tous les niveaux soit justement plus facile pour les couches éloignées de l’éducation et pour que plus de transparence soit atteinte grâce à la simplification du système d’éducation :
- Une école qui peut se concentrer sur cette mission exigeante et ne serve pas d’atelier de réparation de la société, tout comme
- Un corps enseignant qui reçoit le soutien et la reconnaissance nécessaires à cette tâche.

Le Livre blanc a clairement des déficits qu’il faut corriger

Selon son concept, le Livre blanc traite de la question de l’éducation de façon très vaste et conçoit une vision du futur du système d’éducation suisse qui doit stimuler une discussion sur la stratégie d’éducation dans toute la Suisse et sur le long terme. Le texte contient des lacunes, de plus, certaines justifications sont déficientes et il manque des déclarations en ce qui concerne la mise en pratique. Nous désirons corriger ces déficits avec des partenaires intéressés et engagés, en suivant les déclarations suivantes.

Déclarations sur le Livre blanc

"Le conseil fédéral salue l’initiative des Académies suisses des sciences et relève leur volonté de lancer un débat national sur l’avenir de la formation en Suisse" (Bundesrat Pascal Couchepin, 22. September 2009, Fragestunde des Nationalrates)

"Pour ma part, j’y vois d’abord une démarche stimulante, posant l’éducation comme fondement et comme perspective du développement et de l’avenir de notre société helvétique" (Charles Beer, chef du Département de l’instruction publique à Genève, Le Temps 30. September 2009)

"Die Schrift ‚Zukunft Bildung Schweiz’ beschreibt aus meiner Sicht weitgehend auf gekonnte Art die strategischen Grundzüge eines zukunftsfähigen Bildungsverständnisses aus der Perspektive einer Wissensgesellschaft" (Prof. Dr.Richard Bührer, Direktionspräsident Fachhochschule Nordwestschweiz, Biel, 24. September 2009)

"Das Weissbuch hat eine Diskussion ausgelöst, was zu begrüssen ist. Es ist nun wichtig, dass es nicht bei einer Apologie der ohnehin politisch kaum bestrittenen Berufsbildung bleibt." (Prof. Dr. Ernst Buschor, Biel, 24. September 2009)

"Provokante Prophezeiungen zum Ende des dualen Bildungssystems mögen medienwirksam sein, sie lassen aber diejenigen Aussagen im Weissbuch in den Hintergrund treten, die eine Qualitätsdiskussion anregen könnten". (Dr. Rudolf Minsch, Chefökonom Economiesuisse, NZZ vom 29. September 2009)

"Die Kritik von Travail.Suisse, der unabhängigen Dachorganisation der Arbeitnehmenden, bezieht sich nicht auf alle Teile des Weissbuchs. Es finden sich darin auch interessante Aussagen, Überlegungen und Vorschläge, über die vertieft diskutiert werden sollte." (Bruno Weber-Gobet, Leiter Bildungspolitik, Travail.Suisse, Freiburger Nachrichten 16. September 2009)

"Es wäre vielleicht gut, das Weissbuch auch tatsächlich zu lesen, bevor man darüber schnödet." (Ruedi Arnold, Basler Zeitung vom 5. September 2009)

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