Les étudiants exclus à vie pourront se réinscrire à l’Université de Lausanne (UNIL). Une première en Suisse. Selon le site internet de «24 Heures», les jeunes en formation qui ont obtenu un échec définitif à l’UNIL ou dans une autre haute école helvétique pourront réintégrer les murs du savoir lausannois, huit ans après avoir déserté les bancs de la fac. Cet assouplissement des règles est entré en vigueur le 1er janvier.
La mesure revêt avant tout un caractère symbolique puisqu’elle ne touchera qu’une infime minorité de personnes. Pour l’heure, seuls quelques candidats ont déjà envoyé leur dossier. «Il y en a quatre, à ma connaissance, rapporte, au quotidien lausannois, Martine Ray-Suillot, juriste à l’UNIL. On ne s’attend pas à une avalanche de demandes. C’est un phénomène marginal.»
Pour le recteur, Dominique Arlettaz, il s’agit avant tout d’un signal fort. «Notre message est que, si huit ans après un échec définitif quelqu’un a la capacité et la motivation, nous sommes prêts à l’accueillir. Cette mesure de l’échec définitif a été instaurée pour éviter que les gens traînent dans leurs études. Huit ans plus tard, ce problème ne se pose plus. Les personnes concernées vivent dans des conditions totalement différentes. Nous ne voulons pas que des gens talentueux ne mènent pas leur projet à bien pour de mauvaises raisons», a-t-il expliqué au «24 Heures» online.
Théoriquement, l’assouplissement profite aussi aux jeunes exclus pour des motifs disciplinaires. Mais pas question pour le recteur de la haute école de tous les réintégrer: «Nous nous adressons avant tout aux échecs définitifs», a-t-il précisé au site du «24 Heures». «Les motifs d’exclusions seront examinés au cas par cas, souligne Géraldine Falbriard, porte-parole de l’UNIL. Je ne pense pas que nous accepterons des gens qui se sont rendus coupables de plagiat, par exemple».
La haute école lausannoise planche sur cet assouplissement du règlement depuis deux ans déjà. Sa volonté de rendre les règles de réintégration plus souples figure, en effet, dans son plan d’intentions de 2012.
Jusqu’ici, les étudiants bénéficiaient de deux tentatives avant d’être en échec simple, ce qui signifie qu’ils ne pouvaient plus se former dans la branche d’études suivies. Si, par exemple, un jeune ratait à deux reprises ses examens de droit, il se trouvait en échec simple. Le jeune homme ne pouvait alors plus poursuivre des études juridiques et cela dans tous les établissements de formation helvétiques. Il avait, par contre, la possibilité de s’inscrire dans un autre domaine d’études. Le jeune n’avait alors plus qu’une seule tentative. Au moindre échec, il était radié à vie des hautes écoles helvétiques.