Les étudiants consultent moins leur médecin et privilégient l’automédication

Faute d’argent, les étudiants consultent moins leur médecin et renoncent parfois à se soigner. C’est le constat préoccupant que dresse la dernière enquête santé du réseau de mutuelles étudiantes emeVIa, que LeMonde.fr publie en avant-première. Conduite par l’institut de sondage CSA, la 8e édition de cette étude s’appuie sur un questionnaire auquel ont répondu 8 078 étudiants.

Au cours des douze derniers mois, 79,2 % des étudiants ont consulté un professionnel de la santé. Si ce nombre paraît important de prime abord, il révèle une baisse du recours à la consultation, même quand la santé se dégrade. En 2013, les étudiants étaient encore 83,1 % à rendre visite à leur médecin lorsqu’ils se sentaient malades. Plutôt que de consulter, 54,1 % des sondés préfèrent désormais attendre que la maladie passe. Un choix qu’ils justifient souvent pour des raisons financières.

A la place d’une consultation perçue comme coûteuse, les étudiants préfèrent l’auto-médication ou les conseils d’un tiers. Ceux d’un pharmacien par exemple, mais pas seulement. L’étude d’emeVia révèle que la consultation des sites spécialisés en santé, comme Doctissimo, a augmenté, passant de 4,1 % en 2013 à 6,1 % en 2015.

51,5 % ressentent des difficultés financières

Autre constat, les jeunes femmes consultent davantage en cas de maladie : 54,9 % font appel à leur médecin traitant, quand seulement 50,2 % des jeunes hommes le font. Mais l’assiduité des étudiantes diminue lorsqu’il s’agit d’examens gynécologiques : 44,8 % en ont pratiqué cette année, contre 48 % en 2013.

Le renoncement aux soins pour des raisons financières dans les six derniers mois concerne 15,6 % des étudiants. Une proportion importante, même si elle est en baisse (17,4 % en 2013), probablement parce que les étudiants ont recours au système D. Toutefois, ils sont désormais une majorité de 51,5 % à déclarer ressentir des difficultés financières, contre 49,5 % en 2013. Si ces difficultés sont occasionnelles pour la plupart d’entre eux (22,5 %), 14 % disent les subir régulièrement.

Mais les étudiants ne sont pas seulement inquiets pour leur porte-monnaie. La génération née à la fin des années 1990 arrive en nombre à l’université, fait déborder les amphithéâtres, ce qui augmente le sentiment de sélectivité. Les jeunes étudiants qui doivent s’adapter à une nouvelle vie, de nouvelles responsabilités, peuvent être sujets à une impressionse de désorientation. Tous ces éléments contribuent à augmenter le stress. Plus d’un étudiant sur trois (39,4 %) déclare avoir des difficultés à le gérer. Une tendance en hausse depuis 2013 où ils n’étaient que 37,5 % dans ce cas. Cela influe directement sur leur perception de l’avenir : ils ne sont plus que 85,4 % à en avoir une image positive, contre 88,2 % il y a deux ans.

(sources : Le Monde)

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