Les étudiants attendent toujours des logements
Le projet de Maison d’étudiants à Yverdon ne verra le jour qu’en 2017. Mais l’été prochain, 86 studios devraient arriver sur le marché à l'avenue Haldimand.
Les rentrées se suivent et se ressemblent pour les ingénieurs et les économistes de la HEIG-VD. Toujours pas – ou si peu – de logements étudiants qui permettraient aux pendulaires de dormir à Yverdon. Ce manque ne date pas d’hier. Il s’était invité dans la campagne électorale, l’an passé. Les candidats à la Municipalité ont ferraillé sur le coin de la ville où il conviendrait de les héberger, sans faire avancer le Schmilblick. Très attendue, la construction d’une Maison d’étudiants à la rue de Neuchâtel est retardée. Et avec elle, la promesse d’une quarantaine de chambres.
Cette année, c’est sur la colline de Bellevue qu’il faut chercher un embryon de réponse au problème. La Fondation Saphir, active dans le domaine médico-social, ouvre une colocation pour sept étudiants dans la résidence d’appartements protégés qu’elle inaugurera dans quinze jours. «Pour 750 fr. par mois toutes charges comprises, connexion wi-fi et télé incluses», précise Klara Fantys, chargée de projet.
Système D
Cela fera sans doute sept heureux mais, pour les autres, la rentrée 2015 rime encore avec système D: «La demande est là, c’est certain, commente Claire de Siebenthal, présidente de l’Association générale des étudiants. Certains viennent du Chablais vaudois et même valaisan, ou du canton de Neuchâtel, voire du Jura. Beaucoup font les trajets ou logent chez l’habitant à Chavornay, à Orbe ou dans des villages alentour.» Quant à elle, la jeune femme a trouvé une chambre dans une colocation à Yverdon. «C’est le père d’un ami qui est propriétaire de l’appart’.»
L’Association pour le développement du Nord vaudois (ADNV) met sur son site Web une liste de chambres disponibles dans la région, chez des particuliers. Elle avait chiffré la demande il y a quelques années. «Il n’y aurait pas de difficulté à trouver preneur pour 150 à 200 logements étudiants», affirme Jean-Marc Buchillier. Le directeur de l’ADNV se désespère que les choses prennent tant de temps alors que la Cité thermale a une belle carte à jouer. Celle de la Cité d’études. «Yverdon pourrait même profiter de la pénurie qui sévit à Neuchâtel et, dans une moindre mesure, à Lausanne pour attirer vers elle les étudiants qui ne trouvent pas à se loger.» Un moyen peut-être de casser le cercle vicieux qui voit la vie nocturne du chef-lieu dépérir depuis des années faute d’une clientèle potentielle résidant sur place.
Chambardement en 2016
L’espoir est de mise, car un grand chambardement est prévu pour la rentrée 2016. L’été prochain devraient arriver sur le marché pas moins de 86 studios étudiants, dans un immeuble du nouveau quartier Saint-Roch - Haldimand, qui est en train de sortir de terre. Directeur de l’agence Foncia-Les Bains, Didier Apothéloz ne peut guère être plus précis. «L’immeuble comprendra aussi des bureaux. Les studios feront une vingtaine de mètres carrés et les loyers ne sont pas encore fixés», dit-il, en soulignant qu’il n’est pas encore décidé si Foncia en sera le gérant.
La démarche de créer à cet endroit des logements étudiants ressort d’une initiative privée du promoteur, puisque le plan de quartier voté par le Conseil communal fin 2012 n’impose rien de tel.
D’ici à 2018, Yverdon pourrait ainsi compter 130 logements étudiants répartis entre Haldimand et la rue de Neuchâtel. De quoi enfin combler une bonne part des besoins.
De son côté, la Ville pourrait aussi apporter sa pierre à l’édifice, évoque le syndic PLR, Jean-Daniel Carrard: «La Fondation yverdonnoise pour le logement a identifié deux terrains légalisés dont la Commune est propriétaire. Ils pourraient accueillir des immeubles présentant une mixité sociale. C’est-à-dire qui ne seraient pas uniquement dévolus à des appartements subventionnés mais aussi à des logements pour les étudiants, pour les seniors ou sur le marché libre.» Avant cela, la fondation a toutefois besoin d’être recapitalisée.
(sources : 24 Heures)
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