La bosse des maths ne s’acquiert pas par héritage génétique. Une étude universitaire américaine est arrivée à cette conclusion. Être fort en science relève, en effet, plus de l’environnement familial que des gènes.
Menée par Miles Kimball et Noah Smith, deux scientifiques de l’Université du Michigan et de Stony Brook, la recherche met à mal l’idée, selon laquelle il existerait des gens, naturellement, doués en calcul et des non matheux. «Je ne suis pas fait pour les maths. Nous entendons sans cesse cette phrase et en avons marre. Parce que nous croyons que c’est l’idée la plus autodestructrice aux États-Unis. La vérité, c’est que vous êtes probablement une personne faite pour les mathématiques et, qu’en pensant le contraire, vous sabotez votre propre carrière. Pire encore, vous contribuez à perpétuer un mythe pernicieux, celui qui indique qu’être bon en maths est, génétiquement, inné», expliquent les deux professeurs sur le site américain « Quartz ».
Les scientifiques expliquent que l’implication parentale, au niveau de l’enseignement du calcul, revêt un rôle crucial dans la réussite scolaire. Ainsi, les bambins ayant bénéficié d’un apprentissage antérieure des mathématiques (avant d’entrer à l’école obligatoire) ont de meilleures notes en sciences que les autres. Ils pensent alors qu’ils sont naturellement doués dans cette matière alors qu’ils ont simplement profité d’un climat éducatif stimulant. A l’inverse, ceux qui entrent sur les bancs d’école sans avoir reçu aucune éducation en calcul de la part de leurs parents se disent que s’ils ont de moins bons résultats c’est simplement lié au fait qu’ils ne sont pas faits pour ce sujet d’études. Il en résulte un sentiment d’impuissance apprise («Quoi que je fasse je ne serai jamais aussi excellent que mes camarades doués en maths»). Leurs résultats en pâtissent dans le sens où ces élèves vont moins se focaliser sur l’apprentissage du calcul et accumuler du retard dans cette matière. «Quant aux enfants bien préparés, ils ignorent que les autres ne l’étaient pas. Ils estiment qu’ils sont doués pour les maths et travaillent dur pour cultiver cet avantage», informe le site internet du «Figaro».
Pour Miles Kimball et Noah Smith, la croyance en l’existence de la bosse des maths relève d’une conception plus large, selon laquelle l’intelligence s’hérite. Or, rien n’est plus faux. On ne naît pas « bête ». Preuve en est : le Quotient Intellectuel (QI) ne reste pas stable au cours de la vie. Il peut même être augmenté moyennant un entraînement cérébral.