Pour endiguer l’augmentation constante de ses étudiants, l’EPFL envisage de durcir ses conditions d’admission. La mesure touche les élèves européens. Actuellement, les titulaires d’un baccalauréat français peuvent intégrer la haute école à condition d’avoir obtenu un 14 sur 20 dans les matières principales (langue maternelle, langue seconde, maths, chimie ou physique), ce qui correspond à un taux de réussite de 70%. L’établissement de formation supérieure souhaite élever ce pourcentage à 80%. Le durcissement doit encore obtenir l’aval du Conseil des EPF, l’organe de décision suprême pour les deux écoles polytechniques. Le Secrétariat d’Etat à la formation, à la recherche et à l'innovation aura, également, voix au chapitre. Enfin l’Office fédéral de la justice devra s’assurer que cette modification ne contrevient pas aux règles internationales en matière de formation. Si la proposition est adoptée, les mêmes conditions s’appliqueront pour les Allemands désireux d’intégrer l’EPFZ.
Ironie du sort, le durcissement intervient à l’heure où l’Union Européenne vient d’accorder un crédit d’un demi-milliard d’euros à la haute école lausannoise pour ses recherches sur le cerveau. Cité par le «24 heures», Emmanuel Barraud du service de presse de l’EPFL considère «la mesure comme une réponse à l’augmentation régulière du nombre d’étudiants, plus importante parmi les candidats d’origine étrangère». La modification vise aussi à assurer aux jeunes en formation des infrastructures convenables et un encadrement de qualité à l’heure où certains auditoires sont saturés. L’association générale des étudiants de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne, l’Agepoly, n’a pour l’heure pas pris position. Son président, Mickaël Misbach, français d’origine se dit partagé: «ceux qui viennent de plus loin devraient être plus motivés. D’un autre côté, comme il paraît difficile de limiter l’accès aux Suisses porteurs d’une maturité, je peux comprendre qu’on le fasse avec une autre catégorie d’étudiants». Selon les estimations, 1000 à 2000 jeunes seraient concernés par ce durcissement. Il entrera en vigueur, au plus tôt, à la rentrée universitaire de 2014.