«Masteuriser» la santé

Tu viens de décrocher ton bachelor. Bravo! Mais tu hésites sur la suite à donner à tes études. Un métier métro, boulot, dodo, sans aucun sens, très peu pour toi. Tu rêves de te mettre au service du bien commun en sauvant ton prochain. Etumag te fournit quelques pistes sur les masters liés aux soins.

Il y a tout d’abord les formations dites « classiques » menant aux professions de médecin et d’infirmier. A l’exception de Fribourg et Neuchâtel, toutes les universités de Suisse romande proposent un master en médecine. Une fois ton diplôme en main, tu devras encore réaliser quelques années d’internat et choisir ta spécialisation: homéopathie, cardiologie, chirurgie, oncologie…

Caries et éprouvettes

Tu rêves de conjuguer ta passion pour les salles blanches des labos et les êtres humains, tourne-toi vers le master en biomédecine. Ce master est proposé par l’Université de Zürich et l’ETHZ. Pour y accéder, il faut un bachelor en médecine. Au programme: biologie, chimie, physique mais aussi de la recherche médicale et une pratique clinique basée sur le diagnostic de patients présentant une maladie rare ou inconnue. A toi de jouer les Docteur House! Les débouchés sont aussi vastes que variés: travail en laboratoire, en cabinet de médecine, recherche académique…

Une dent contre les médecins: deviens dentiste! Et oui, cette profession nécessite aussi l’obtention d’un master. Dispensé aux Universités de Genève, Bâle ou Zürich, la formation allie stages pratiques en cabinet (ou en laboratoire) aux cours théoriques qui se font en présentiel.

Postes à responsabilités

Au niveau des soins infirmiers, un nouveau master a été créé en 2010. La formation est organisée conjointement par l’Université de Lausanne et la Haute Ecole Spécialisée de Suisse occidentale (HES-SO). Les conditions d’accès à ce diplôme nécessitent, néanmoins, une pratique professionnelle en soins infirmiers d’au moins deux ans. Et son programme d’études porte non seulement sur des questions liées à la santé (psychiatrie, maladies de la personne âgée…) mais aussi sur des aspects plus scientifiques (méthodologie, statistiques et évaluation de la qualité des soins). Une fois ton diplôme obtenu, tu pourras travailler comme infirmier clinicien spécialisé dans un établissement de soins, enseigner à la HES, ou encore opter pour une carrière dans la recherche, puisqu’il existe la possibilité d’effectuer un doctorat en sciences infirmières à l’Université de Lausanne.

Vive la vie!

Désir de soutenir la vie: il existe un master européen de sage-femme. La formation est organisée conjointement par cinq hautes écoles. Il te sera possible d’étudier dans chacune d’elles. Les institutions impliquées dans ce projet sont: la Caledonian University de Glasgow (Ecosse), la Medizinische Hochschule de Hannovre (Allemagne), l'Academie Verloskunde de Maastricht (Pays-Bas), l'University College of Health Studies de Ljubljana (Slovénie) ainsi que la HES-SO. A toi les voyages!

Save the planet

Envie de sauver la planète, façon Brigitte Bardot, pourquoi ne pas entreprendre un master menant au métier de vétérinaire? Les Universités de Berne et de Zürich proposent une telle formation. Seul hic: tu devras t’initier à la langue de Goethe pour comprendre les cours. Mais le jeu en vaut la chandelle. A toi le sauvetage des baleines échouées ou plus près de chez toi des chats et chiens en détresse!

Tu adores les manipulations au sens propre du terme: tourne-toi vers le travail d’ostéopathe. Ces professionnels de la santé posent un diagnostic sur les restrictions de mouvements à l'origine de dysfonctionnements physiologiques. Ils peuvent ainsi rétablir l’équilibre organique au moyen de gestes sur le corps du patient. Une nouvelle école d’ostéopathie sera ouverte à Fribourg à l’horizon 2013-2014. Actuellement, la formation s’effectue à l'Ecole Suisse d'Ostéopathie à Belmont-sur-Lausanne mais l’institution lausannoise fermera ses portes en 2014.

La filière ostéopathie débouche sur un master, indispensable pour exercer. Il existe aussi une multitude d’écoles privées et publiques à travers le monde proposant un cursus complet en ostéopathie. Vérifie, cependant, que la formation dispensée réponde bien aux exigences du règlement intercantonal d’examens pour ostéopathes du 23 novembre 2006. Il doit s’agir d’études à plein temps d’une durée minimale de cinq ans et qui comprennent un travail final sous forme de mémoire. De plus, la formation doit être dispensée dans un centre disposant d’une polyclinique.

L’univers des soins décrypté

Tu rêves de servir ton prochain, seulement tu as horreur de la vue du sang. Sache qu’il existe différents masters ne débouchant pas forcément sur un métier de soignant. Lorgne du côté de la gestion des soins. Ainsi l’Université de Neuchâtel dispense un Master en droit de la santé et des biotechnologies et la Haute école de travail social Genève, un Master en Direction et Stratégie d'institutions éducatives, sociales et socio-sanitaires. Pour accéder au Master en droit de la santé et des biotechnologies, il faut être titulaire d’un bachelor en droit. Quant au Master en Direction et Stratégie d'institutions éducatives, sociales et socio-sanitaires, pour suivre la formation, il convient d’avoir un diplôme de premier cycle en lien avec l’univers de la santé, de l’économie ou du travail social.

Ces deux cursus formatifs permettent d’occuper des postes à haute responsabilité comme par exemple directeur d’établissements sanitaires ou cadre dans une assurance-maladie. Dans un monde où les coûts de la santé ne cessent de croître sous le double effet du vieillissement de la population et du développement de technologies médicales toujours plus poussées, ces deux formations sont promises à un brillant avenir!

Les qualités requises pour étudier les soins

 - Esprit de synthèse
 - Rationalité
 - Capacité à analyser et résoudre des problèmes
 - Mémoire impeccable
 - Pragmatisme
 - Aptitude à travailler en équipe
 - Sens de l'organisation
 - Emphatie

Formations sans master

Certaines professions de la santé n’ont pas encore mis sur pied un cursus de type master. C’est le cas pour la diététique qui ne s’enseigne qu’au niveau bachelor à la Haute école de santé de Genève. Il en va de même pour la physiothérapie que l’on peut apprendre à la Haute école de santé de Genève, à celle de Lausanne ou encore du Valais. L’ergothérapie peut être étudiée à la Haute école de travail social et de la santé de Lausanne. Il existe en outre une formation de premier cycle en radiologie dispensé par les Hautes écoles de santé de Genève et de Lausanne. Enfin, tout récemment la Haute école de travail social de Genève a mis sur pied un bachelor en thérapie psychomotrice.