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Concilier armée et études

Le parcours du combattant?

Le nouveau calendrier semestriel imposé par la réforme de Bologne est peu compatible avec le service militaire. Dès lors, effectuer son école de recrue relève bien souvent du parcours du combattant. Etumag te donne quelques conseils pour concilier obligation de servir et études afin que vie civile et militaire ne vire pas en guerre de tranchées infranchissables!

Le temps à disposition entre l’obtention de ta maturité et le début de ta formation supérieure n’est plus suffisant pour effectuer ton école de recrue en un seul bloc. Plusieurs possibilités s’ouvrent alors à toi: opter pour une année  sabbatique, fractionner ton service militaire en deux périodes distinctes, courber les premières semaines de cours ou encore effectuer ton armée à la fin de tes études. Petit tour d’horizon.

 

L’année sabbatique

Principal point positif de l’année de transition entre maturité et études supérieures: elle offre la possibilité de réaliser la totalité de ton école de recrue sans manquer le début de l’année universitaire. Une fois ton école de recrue accomplie, il te restera environ 6 mois de temps libre. Tu pourras en profiter pour effectuer un stage professionnel, un travail rémunéré (si les indemnités de l’armée touchées n’ont pas suffi à remplir ton porte-monnaie troué!), un séjour linguistique ou tout simplement un voyage (lézarder à Bali si ton service militaire t’a littéralement tué est une option à envisager!).

Autre avantage de l’année sabbatique: la possibilité de réaliser l’ensemble de tes obligations militaires (service long) en 10 mois. Une fois tes études entamées, tu n’auras alors plus le souci «armée» dans la tête et tu pourras te consacrer entièrement à ta formation.

Le grand désavantage de ces douze mois de transition: tu auras une année de «retard» par rapport à tes compagnons d’études qui n’auront pas fait l’armée ou auront étalé leur école de recrue sur plusieurs semaines.

Si tu rêves de devenir militaire de carrière, l’année de transition demeure la solution optimale puisqu’«il est désormais possible d’accomplir l’instruction au grade de sous-officier, de sous-officier supérieur ou d’officier d’une seule traite et en douze mois», nous informe le site de l’armée suisse. Et de poursuivre: «la carrière de cadre militaire représente une alternative intéressante pour une année intensive». Tu l’auras compris cette alternative n’est pas de tout repos, oublie donc l’année sabbatique!

 

L’école de recrue «saucissonnée»

Les études permettent de fractionner ton école de recrue en deux parties. A noter que si tu optes pour cette solution, tu devras rattraper la période d’instruction manquante dans les deux années qui suivent.

Le grand avantage du fractionnement du service militaire: tu commences tes études supérieures directement après l’obtention de ta maturité et tu ne rates pas ta rentrée universitaire. Tu ne seras, cependant, pas débarrassé de tes obligations militaires durant ta formation, ce qui peut poser d’éventuels problèmes de conciliation entre ta vie estudiantine et tes devoirs envers ta patrie.

Si tu souhaites faire carrière dans l’armée, fuis cette solution. En effet, si en théorie, tu as le droit de séquencer ton service sous les drapeaux, dans les faits, les autorités militaires préfèrent qu’école de recrue et formation de cadre se suivent et soient effectuées d’une seule traite.

Courber les premières semaines de cours

Tu peux aussi décider de réaliser l’ensemble de ton école de recrue sans fractionnement et sans transition entre maturité et études supérieures. Inconvénient: tu rateras les premières semaines de cours à moins de faire valoir, à l’armée, un congé personnel ou un licenciement anticipé. Mais l’école de recrue sera alors derrière toi!

Repousser ton armée

Il est aussi possible de repousser ton armée à la fin de tes études pour des raisons liées à ta formation: tests d’aptitude, examens nécessaires à l’obtention de ton diplôme, travaux écrits de séminaire, mémoire de master et stages pratiques. Bon à savoir: tu peux, également, à chaque convocation, formuler une demande spéciale de congé auprès de ton commandant.

L’avantage de cette solution: tu entames tes études supérieures directement après l’obtention de ta maturité. Désavantage: à moins de vouloir entamer une carrière dans les armes, tu ne rentres pas tout de suite, après l’obtention de ton diplôme, sur le marché du travail.

Tu l’auras compris, les quelques pistes proposées offrent toutes des avantages et des inconvénients. A toi de choisir!

Pour en savoir plus: tourne-toi vers le service de renseignements militaires de ta Haute école.

 

 


Pas envie de servir?

Si tu ne désires pas effectuer tes obligations militaires, le service civil offre une bonne alternative. Il te permet d’acquérir une nouvelle expérience professionnelle. De plus, certaines de ses activités peuvent être reconnues comme équivalentes à des périodes de stages de formation liées à ton cursus scolaire.

Les domaines liés à ce service sont multiples et variés allant de l’aide humanitaire à la conservation du patrimoine culturel en passant par l’agriculture, la santé, le social et la protection de l’environnement. Tu as, également, la possibilité d’effectuer ton service civil à l’étranger.

Désavantage: le service civil dure deux fois et demie plus longtemps que le service sous les drapeaux. A noter que, si tu t’es déjà engagé dans la machine militaire, tu peux, en tout temps, convertir tes jours armée restants en service civil.

L’armée suisse monte au créneau!

Pour faire face aux problèmes d’agenda relatifs à la conjugaison de la vie estudiantine avec la vie militaire, l’armée suisse a mis en place un service de coordination, «Armée – Ecole». Dans chaque institution de formation supérieure, un agent de liaison est ainsi chargé d’examiner et d’appuyer les demandes de dispenses des étudiants qui souhaitent repousser leur service militaire. Tout cela est bien joli en théorie. Mais dans la pratique c’est la jungle. Car, au niveau des dispenses accordées, les Hautes écoles romandes n’appliquent pas la même politique. Certaines se montrent très souples octroyant ledit sésame si le service militaire a lieu dans les trois mois qui précèdent une évaluation ou pour cause de difficultés scolaires. D’autres, plus restrictives, n’accordent la dispense qu’en cas de force majeure: soit si le service militaire est agendé durant une période d’examens, un stage en lien avec le cursus scolaire ou durant la phase de rédaction du travail de diplôme final.
    

Task force spéciale études

Si tu souhaites tout de même effectuer ton service militaire durant une période de cours ou une session d’examens, plusieurs institutions de formation offrent des cours d’appui ou mettent en place un programme d’examens adaptés. A toi de voir avec ta faculté ou ton directeur d’établissement.

 

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