Line Pillet

Directrice de Swiss Occidental Leonardo

On parle de plus en plus d'échanges internationaux, de travailleurs nomades... Existe-t-il une véritable «culture» de la mobilité chez les jeunes?
C'est un fait que nous vivons dans un monde de plus en plus international et que les jeunes ont plus que jamais l'envie de voyager, vivre et travailler à l'étranger. A titre d'exemple, depuis sa création en 1987, le programme d'échange Erasmus a permis à près de 2 millions de jeunes Européens d'aller étudier dans un autre pays européen. Si la tendance actuelle se confirme, l'Union européenne atteindra son objectif d'aider 3 millions d'étudiants entre le lancement du programme et l'année académique 2012 / 2013. Depuis 2007, Erasmus soutient également les stages en entreprises à l'étranger. En 2009-2010, un étudiant sur six - soit près de 35'000 personnes - a choisi cette option.

C'est une occasion unique de gagner de l'expérience professionnelle dans un environnement international et de mettre en pratique ce que l'on a appris au plan théorique, sans compter la plus-value au niveau linguistique et culturel. De telles possibilités existent également pour les apprentis et les jeunes diplômés à travers le programme Leonardo da Vinci. Depuis le 1er janvier de cette année, la Suisse est membre à part entière de ces programmes avec des droits équivalents à ceux des pays européens. C'est une chance à saisir ! Et des solutions existent pour soutenir financièrement les jeunes qui veulent partir.

Les étudiants d'aujourd'hui, imprégnés par le tout-technologique, ont-ils à vos yeux des attentes nouvelles?
Oui, les jeunes ont de plus en plus d'exigences et d'attentes par rapport au monde du travail, au risque parfois d'oublier qu'ils sont des privilégiés par rapport aux générations précédentes pour qui la mobilité était un rêve qui avait peu de chance de se réaliser faute d'informations et de moyens. Aujourd'hui, un simple clic suffit pour pouvoir accéder sur Internet à toutes les informations utiles sur l'entreprise ou la destination qui vous intéresse. Mais de là à décrocher un stage, le pas n'est pas évident à franchir. C'est là que nous intervenons pour soutenir les candidates et candidats et les accompagner tout au long de leur projet. Avec vingt ans d'expérience, notre dispositif est éprouvé et en tous points conforme à la Charte européenne de qualité pour la mobilité que ce soit au niveau de la sélection des entreprises, du suivi des participants durant le stage, de l'évaluation du stage et de la capitalisation de l'expérience acquise à l'étranger.

Vous promouvez également l'entrepreneuriat au féminin. Sentez-vous un véritable engouement chez les étudiantes?
Oui, l'entrepreneuriat est une voie qui attire beaucoup de jeunes femmes car elle permet souvent de réaliser son propre projet, entouré de personnes de son choix, en tenant compte de ses aspirations personnelles et familiales. Le fait d'assumer de nombreuses responsabilités est très stimulant et apporte beaucoup de satisfaction. Mais attention, c'est beaucoup moins reposant qu'une situation de salarié classique. Il est par conséquent important que les femmes qui souhaitent se lancer soient bien conseillées et accompagnées dans leur démarche.