interviews

Darius Rochebin

Présentateur de la TSR

Ressentez-vous personnellement l'impact des nouvelles technologies sur les métiers du journalisme?
Le changement est gigantesque. J'y vois surtout des avantages. Les censures deviennent plus difficiles. Celles des dictatures ou des groupes de pression. Mais aussi la censure plus impalpable de l'opinion dominante. Tout est passionnant sur le net, c'est un pluralisme sans précédent. Il faut tout lire: les extrémistes de tous bords, les forums les plus improbables, et même les originaux ou les «zozos». On y trouve parfois des informations inédites, on y repère des nouveaux courants de pensée. Les opinions se confrontent dans un grand mouvement dialectique. C'est souvent plus éclairant que les éditos à l'ancienne, où tel rédacteur de service pontifiait, en vous expliquant quoi penser! Surtout, cela n'enlève rien à la mission du journaliste. Au contraire, au milieu de ce foisonnement général, on a encore plus besoin des médias professionnels, où le degré de vérification est plus élevé, le tri plus sévère.

La mission est-elle à vos yeux plus complexe aujourd'hui pour les jeunes diplômés qui intègrent la profession?
La curiosité est encore plus importante qu'avant, mais aussi la culture générale. Le flux est tellement rapide que le journaliste doit pouvoir vérifier et analyser encore plus vite. Idem pour le style. Une bonne plume, un ton, un talent particulier pour la photo ou la vidéo sont encore plus nécessaires pour se distinguer, dans la surabondance de textes et d'images.

Comment se dessine la télévision de demain?
La télévision de demain se confondra toujours plus avec l'ordinateur. Une bonne interview, qu'importe qu'elle soit vue sur le site ou l'écran TV ! Nous le vivons à la RTS, où la consommation via le site a progressé massivement.