Heurs et malheurs du redoublement

Redoubler n'est pas toujours synonyme d'échec. J'ai redoublé, et alors? Où est le problème?

Un an de plus de loyer à payer, cela ne signifie pas qu'une fois tes études terminées, tu n'auras plus de loyer à payer! Non, simplement le loyer astronomique d'une minuscule chambre d'étudiant ne sera plus requis. Plus vite tu pars, plus vite tu gagnes ton propre salaire et plus vite tu choisis où tu veux vivre.
MAIS... Ne pas être inscrit au chômage, c'est bien; et souvent, les étudiants qui entrent dans le monde du travail se retrouvent à accumuler des stages mal payés les premières années... calvaire repoussé d'une année!

Les parents qui crient «tu ne pouvais pas te bouger, étudier un peu?! Tous les week-ends tu faisais la fête! Ça n'est pas raisonnable! Tu veux finir à l'université du troisième âge, c'est ça que tu veux? C'est ce qui risque de t'arriver à la vitesse à laquelle tu vas!»
MAIS... ils sont toujours dans l'obligation de t'entretenir... et donc dans le devoir de financer tes études. Pas besoin de ramer pour te demander si tu finiras le mois!

La voix de ce professeur insupportablement aiguë à se retaper... c'était de la torture et ça risque de le rester... Sans compter la migraine qui te poursuit toute la journée.
MAIS...
Les professeurs commencent à te connaître, ils te saluent dans les couloirs, te demandent si leur cours a été compréhensible aujourd'hui, te mettent des remarques personnalisées sur les copies d'examens intermédiaires. Ok, j'exagère peut être un peu mais c'est toujours agréable de se sentir en relation personnalisée avec son milieu, non?

Les amis, eux, passent l'année, et ils en profitent pour te snober. Ton horaire ne coïncide bien sûr pas du tout avec le leur, ce qui fait que tu ne peux jamais les voir. Ou alors si c'est la fin de ton cursus, simplement, ils partent bosser et tu te retrouves seul à l'université.
MAIS... Les fêtes étudiantes du jeudi soir, rien ne les vaut ! Tant que tu n'as pas ton patron qui t'attend le vendredi matin à 8h, tu peux te permettre de sortir le jeudi.

Les cours trop pénibles à (re)suivre, tu as vite compris pourquoi tu as échoué ton année. Les deux cours insupportables auxquels tu n'allais jamais t'ont rattrapé aux examens. Tu pensais pouvoir suivre avec le polycop' à la maison? Raté...
MAIS… Tu connais le programme, donc tu n'as pas à stresser en prenant des notes. Ce qui te laisse du temps pour scruter la nouvelle population de l'auditoire. A défaut de booster ton intellectuel, tu boosteras tes relations sociales...

Une dose en plus de stress «exas», duo caféine red bull par-dessus une alimentation qui se résume aux pizzas et surgelés... Le supplément annuel «stress exas», tu t'en passerais!
MAIS... Pas besoin de se prendre la tête à refaire un horaire de cours, tu sais quand tu dois te pointer aux cours, quand tu as congé, tu sais où sont les salles... la routine a ses points positifs.

Les plats dégueu cafet' en bonus. Une année de plus dans ta vie à manger les repas chers et pas toujours très nets de la cafeteria.
MAIS... Tu es celui qui sait tout de l'organisation: où trouver une place assise à midi, les heures où la file pour le café est minimale, comment choper les polycop' officieux, quelles sont les places stratégiques dans l'auditoire, quels sont les cours qui peuvent être loupés, quand il faut se mettre à étudier pour ce cours…

Toujours ce boulot d'étudiant mal payé (et par complémentarité, toujours pas de boulot bien payé). Service, hôtellerie, vente, secrétariat, cours de soutien... tu les alignes sans jamais les garder très longtemps, et le plus souvent pour des cacahuètes à la fin du mois.
MAIS... Ton horaire n'est pas trop bousculé... sport le lundi après les cours, job le mercredi après-midi, tea time avec grand-maman le vendredi... tout cela a été minutieusement rodé et préparé selon ton horaire de cours. Pas de chamboulements inutiles!