Dubaï

loin des clichés sea sex and sun...

Dur, la vie d'étudiant... L'été approche et l'éternel dilemme réapparaît dans ta conscience! Ton porte-monnaie est vide, mais l'attrait des grands horizons, tel Leonardo sur le Titanic criant «I'm the king of the world!», se réveille en toi! Travail? Vacances? Vacances? Travail...? Qui ose dire que la vie d'étudiant est un long fleuve tranquille sans dilemmes cornéliens???

Bon, si tu cherches à faire des conquêtes pour l'été, cher ami mâle, ne pars pas là-bas. Non, ta belle gueule d'étudiant ne suffira pas pour entrer dans les soirées VIP et draguer Paris Hilton. Tu pourras juste pleurer en apprenant que plus les femmes sont belles, moins on les montre. D'ailleurs les plus belles épouses des cheikhs, jusqu'à 4 possibles dans la loi islamique, ressemblent parfois à Casper (le gentil petit fantôme), mais en noir, et le trou pour les yeux en moins.

Partir pour y faire la fête alors? Encore une fois je risque de briser ton rêve. A part quelques hôtels qui ont un petit stock pour les touristes, l'alcool est strictement prohibé sur la voie publique et donc inexistant dans les bars et supermarchés. Mais il te reste le thé à la menthe et la shisha... sans alcool la fête est plus folle... Non?

Quant à toi chère fashion victime, adepte du bas résille sur mini-jupe moulante, sache que non, non et non, Dubaï n'est pas Petass'land et que tu risques de devoir te retrouver en burka si une garde-robe digne tu n'as pas...

Alors pourquoi quand même partir là bas? Parce qu'il est toujours bon par les temps qui courent d'aller confronter ses clichés avec la réalité qui est loin d'être celle qu'on croit! Dubaï, avant d'être une ville luxueuse, est surtout un gigantesque chantier gris et bruyant (même pas 50% de la ville est construite), où nuit et jour travaillent des employés indiens pour 200fr par mois. Dépaysement garanti! La Cheikh Zayed Road qui traverse la ville est réputée pour être l'autoroute la plus dangereuse du monde (une moyenne de 2 morts par jour), si bien que la police locale encourage la dénonciation d'infractions au code de la route à l'aide de MMS et vidéos amateurs, et que les chauffeurs et autres livreurs arborent au dos de leur camion un slogan de leur employeur avec numéro à appeler si leur conduite n'était pas irréprochable. La géographie de la ville et le nom des rues changeant trop souvent, les habitants n'ont pas d'adresse et doivent aller chercher leur courrier à la boîte postale. Bref, les anecdotes sur cette ville hors du commun sont sans fin...

Mais surprise passée, Dubaï reste avant tout une ville pour «Très Riches Blasés». Tout est conçu pour être plus beau, plus grand, plus extraordinaire, plus ridicule parfois aussi, que la normale...

L'architecture est absolument splendide, les centres commerciaux démesurément grands et décorés de façon luxueuse. Bref, les projets les plus fous prennent vie dans ce petit coin de désert. Le dernier en date: une piste de ski couverte avec télésiège (c'est qui qui parlait d'écologie et de sauvegarde des ressources planétaires hein ?). Cette fabuleuse expansion ne va pas sans problème car la mise en place de structures de recyclage est quasiment absente. Le désert se transforme gentiment en dépotoir et les risques de sérieux problèmes sanitaires grandiront si aucune mesure n'est prise rapidement.

La culture est un mot qui n'a pas sa place à Dubaï. Le seul musée est d'une pauvreté artistique sidérante, et là-bas ni théâtre, danse ou opéra pour te divertir, toi public amateur de nourriture intellectuelle.

Alors pourquoi partir là-bas? A choix (une seule bonne réponse):

a) vaincre ta peur de l'avion
b) parce que tu as gagné 10'000 fr. au Tribolo,
c) ben pour casser tes clichés... et ainsi mourir moins bête.