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Cinq étudiants bordelais mettent au point un carburant à partir de micro-algues

Les cinq étudiants vont concourir à Boston avec ce procédé de carburant obtenu à partir de micro-algues de station d’épuration. Leur projet est accompagné par l'Université et Eola à Arcachon

Ils sont cinq étudiants en master de biotechnologie à l'Inra, et trois de leurs professeurs, à mener un programme qui les conduira à participer à un concours international sur les biologies de synthèse, à Boston. Au-delà de l'intitulé qui peut paraître austère, il y a une réalité que s'appliquent à mettre en œuvre Jean-Rémy Brossier, Ludovic Cayrey, Margot Berger, Édouard Tourdot et Gilles Krembel-Sautot : une micro-algue - la chlamydomonas reinhardtii - est capable de produire un biocarburant en se gavant des trésors (au goût d'une algue) que recèle l'eau des stations d'épuration.

Pour les cinq étudiants chercheurs, il s'agit de produire un biocarburant qui ferait fonctionner n'importe quel moteur à essence actuel. « Il s'agira d'un isooctane, qui sera produit à l'état gazeux puis rendu liquide. Ce type de produit existe déjà dans l'essence mais en toute petite quantité ; nous ne partons donc pas de rien mais voulons aller plus loin », expliquent les étudiants.

 

Renouvelable et propre

Le procédé présenterait de nombreux avantages : une origine non fossile donc renouvelable, une étape de production par des algues qui consommeraient du gaz carbonique (c'est une bonne chose pour la planète) et de la lumière, et qui rejetterait de l'oxygène (une bonne chose pour les être vivants). Le rendement sera de trois tonnes de matières organiques pour obtenir une tonne d'isocarburant.

Le programme de recherche est pris très au sérieux, à commencer par les professeurs engagés aux côtés des étudiants (Frédéric Delmas, Frédéric Gevaudant et Thierry Michon), l'Inra et l'Université de Bordeaux qui soutiennent le projet, Eloa qui gère une station d'épuration sur le bassin d'Arcachon et un partenaire privé, Seesurf. À Boston, au concours baptisé Igem, se retrouveront 280 équipes de chercheurs du monde entier. Cette participation des Girondins, primée ou pas, apportera une visibilité internationale à leur travail et peut-être des partenaires industriels.

Pour l'heure, ils en sont au stade de l'éprouvette et tout s'annonce bien : les étudiants espèrent entendre pétarader un moteur d'ici la fin de l'année scolaire. De là à ce que leur isooctane remplace l'essence dans les stations-service, il y a du temps à passer. Mais peut-être une voie va-t-elle être ouverte.

 

(source: Sud Ouest)

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