forum des étudiants

Assya Taoussi


37 ans, sciences de l’éducation

«VISER LE CIEL POUR ATTEINDRE LE PLAFOND»

Peu d’étudiants peuvent se targuer de cumuler 22 années d’expérience professionnelle. Après avoir travaillé 17 ans en qualité de cadre dans l’hôtellerie et la restauration, la Morgienne amorce un virage improbable pour se reconvertir dans l’enseignement. Voilà trois ans, elle décide même de reprendre ses études à la HEP de Lausanne. Objectif Master en 2011. En parallèle, elle enseigne les maths, l’anglais, l’allemand et le français, dispense des cours de danse orientale, pratique des arts martiaux (ju-jitzu, full contact et tai-chi), roule accessoirement à moto et croque la vie à pleines dents. «la matière première la plus chère pour moi est le temps. Je pourrais en acheter si je pouvais... Mais j’ai appris à mettre les gros cailloux avant les petits», nous assure-t-elle.

On n’a pas fini de peindre son portrait sans mentionner le projet pédagogique qui lui tient particulièrement à coeur. D’une portée humanitaire, celui-ci vise à aider les écoles dans les quartiers démunis du Maroc. «Je dois m’occuper de l’acheminement du matériel, de la logistique, contacter les bonnes personnes pour récupérer du matériel aussi divers que disparate, comme des livres, des manuels scolaires, des bureaux, des cartables, des ordinateurs ou encore des uniformes scolaires». Ses engagements lui valent d’ailleurs le sobriquet de «mère Térésa». Mais c’est plutôt du côté de Gandhi qu’elle puise ses sources d’inspiration, ainsi que dans les mots de son père: «Il me pousse et me porte. «Il faut viser le ciel pour atteindre le plafond, ma fille» me dit-il encore. Une autre citation est à l’origine de mon besoin d’envole et de nouveaux espaces: «Si je devais refaire mes rêves, je les ferais encore plus grands!»». Assya précise aussi que sans le soutien de ses deux soeurs et de sa «tendre moitié», elle ne trouverait pas l’inspiration et la force qui la guident tous les jours.

Pleine de rêves, Assya imagine mener à bien son projet au Maroc. Elle envisage que par la suite des étudiants reprennent le flambeau en y effectuant par exemple des stages, en étant accueillis dans des familles, ce qui constituerait une immersion totale. «C’est pourquoi je tâche d’apporter un maximum de transparence au projet afin que n’importe qui puisse s’y investir à l’avenir.»

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