forum des étudiants

Jérôme Chapuis

24 ans, histoire économique et sociale
ESPRIT D'ENTREPRISE

Entrepreneur et universitaire, voici le profil de cet étudiant atypique. Propriétaire associé depuis octobre 2005 de Château Carton, un magasin de vins et un espace culturel situé à Genève, Jérôme a réussi à organiser son temps de travail en fonction de ses différentes activités.

La création de l'entreprise a nécessité le développement de nombreuses aptitudes : « il était nécessaire de passer de la visseuse à l'auditoire ». Par la suite, c'est l'activité de négoce qui est devenue primordiale. Les trois fondateurs ont ainsi dû développer des qualités de dégustateurs, et également de vendeurs ! Ceci tout en essayant de suivre des cours et « de s'intégrer dans le petit monde universitaire ». La polyvalence a primé, notamment « en sachant négocier durement avec un vigneron le matin et en écoutant un cours de sociologie l'après-midi ».

Avec près de 80 heures de travail par semaine, l'emploi du temps de Jérôme est très rempli. Il reconnaît que « la bonne marche de l'entreprise prime sur la présence en cours ». C'est grâce à l'organisation et à son esprit de synthèse qu'il demeure efficace dans ses études. Mais il admet que ses responsabilités « peuvent nuire à l'approfondissement et parfois à l'acquisition de certaines connaissances ».

Il bénéficie d'un emploi du temps extrêmement flexible en fonction de ses obligations quotidiennes. « Je m'organise pour les travaux à rendre et les présences obligatoires, mais la majeure partie de mon temps est consacrée à Château Carton. » Le jeune homme souligne que l'impression d'inabouti est souvent présente. En effet, le manque de temps conduit à « bâcler » ou laisser de côté certains aspects des études. S'il lui semble impossible d'effectuer parfaitement les deux, il est aussi certain que les facultés et les connaissances acquises grâce à une activité professionnelle indépendante permettent de découvrir une vision du monde plus pragmatique que celle délivrée par les études universitaires.

Il trouve que le monde académique possède « une faculté à vivre hors d'une certaine réalité ». Ainsi, pour améliorer la vie des étudiants, Jérôme proposerait une structure de soutien et de conseils pour ceux qui désirent monter une petite entreprise. En effet, selon lui, « l'État et les banques ont plus de facilité à mettre des bâtons dans les roues qu'à favoriser l'innovation et l'esprit d'entreprise ».