Expérience en sein des Nations Unies

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Comment décrocher un stage?

Vous aimeriez faire une expérience internationale dans un environnement multiculturel et voir du pays, vous créer un CV à la hauteur de vos ambitions? Et pourquoi ne pas partir sous l'égide des Nations Unies?

Une mission impossible? Pas sûr. Tout dépend de la manière dont vous vous présentez, et surtout… des gens auxquels vous vous présentez. Car si la pieuvre onusienne semble inabordable dès qu'on s'intéresse à ses têtes, en d'autres termes les headquarters reconnus de Genève et New York, il n'en va pas de même lorsque l'on s'adresse aux tentacules, sous-entendu les innombrables organismes onusiens répartis sur le terrain, absolument partout dans le monde. Donc, la première leçon est la suivante : envoie ton CV à l'organisme de l'ONU présent dans un pays dans lequel tu veux vivre, ou dont tu veux apprendre la langue.

Trouver un stage implique que tu aies déjà réfléchi à quelques questions importantes. L'organisme des Nations Unies est un acronyme derrière lequel se cache une grande variété de métiers. Quel est le domaine d'activités qui t'intéresse le plus : les réfugiés, le microcrédit, l'environnement, l'assistance alimentaire, l'aide à l'enfance, les droits des travailleurs ? Inutile d'envoyer une lettre dans laquelle tu ne montres pas que tu sais ce que tu veux et pourquoi. Après cette question, qui déterminera l'organisme auquel tu t'adresseras, demande- toi ce que tu veux faire : administration, communication, traductions ? Ce deuxième volet dépend des compétences ou aptitudes que tu as pu développer auparavant.

Une fois que tu as répondu à ces deux questions, tu peux entamer ta recherche afin de déterminer à qui tu enverras ton CV. Pour ce faire, vive le providentiel google, qui en un clic t'amène au site Internet de l'organisme désiré. Là, relève les coordonnées de la/du responsable et envoie-lui un courrier avec une lettre de motivation en béton armé et un CV impeccable (voir nos articles à ce sujet).

Un autre moyen plus efficace encore d'obtenir un stage dans cette prestigieuse institution est d'aller frapper directement à leur porte quand tu te trouves sur le terrain. Mais prends garde à prévoir un plan B. Au pays des stagiaires, les surprises en tout genre sont fréquentes.

Quelques mots à présent sur le probable contenu dudit stage. Généralement très qualifiés – les organes onusiens ont un faible pour les idéalistes fraîchement diplômés, master sous le bras de préférence – les stagiaires sont appelés « employés non payés », à juste titre : les tâches qui leur sont confiées peuvent comporter des responsabilités importantes. Mais le prestige du certificat de fin de stage, selon la logique du système, vaut largement un salaire. Les tâches peuvent varier de l'administratif à la logistique, en passant par la rédaction et la traduction de communiqués. Une chose est certaine, les Nations Unies ne prennent que des stagiaires à 100%. Mieux vaut donc prévoir des réserves financières pour ses repas et toutes les dépenses courantes.

Siham, 22 ans, est stagiaire au Haut Commissariat pour les réfugiés à Damas (Syrie). Elle indique qu'elle a beaucoup de travail, mais qu'elle apprécie le contact avec les réfugiés. « C'est un plus important de pouvoir montrer une expérience sur le terrain », explique-t-elle. Étudiante en droit d'origine marocaine, elle parle arabe couramment (un avantage certain pour décrocher le précieux stage).

Jocelyne, australienne, prépare un bachelor en sciences politiques. Elle raconte qu'elle a dû faire preuve de beaucoup de persévérance pour décrocher un stage : « Le plus important, c'est d'avoir un contact direct avec les employeurs, et de montrer combien on est motivé. » Une fois entré dans la prestigieuse maison, attention cependant aux désillusions. Tout ce qui brille n'est pas de l'or et il ne suffi t pas de vouloir aider son prochain et d'être qualifié pour plaire aux Nations Unies. Langue diplomatique de bois, procédures, administration et structure pyramidale laissent peu de place à l'improvisation, à l'imagination ainsi qu'aux initiatives individuelles. Les directives de Genève et New York peuvent sembler parfois absurdes, car elles ne sont pas toujours adaptées à la réalité du terrain. Alors si les mots « diplomatie » et « administration » ne t'inspirent que du dégoût, mieux vaut ne pas insister et aller chercher un stage du côté du CICR ou d'Amnesty International, où le travail est peut-être moins formaté.

Suite à l'arrivée massive de réfugiés irakiens en Syrie, le pays n'est plus seulement une destination touristique mais également un haut lieu des ONg et de l'ONU. Relativement stable, idéalement située, la Syrie compte un certain nombre d'Occidentaux qui y travaillent, étudient,
ou… font des stages.

La difficulté, quand on parle peu ou pas la langue du pays et que l'on reçoit un salaire largement supérieur à la moyenne nationale (la paye des employés de l'ONU peut parfois doubler quand ils ne travaillent pas dans leur pays d'origine), c'est de se retrouver dans une bulle : le cercle des expat'. Attention donc à vivre avec des familles locales, si possible, et encore mieux, prendre des cours de langue afin de communiquer au moins un minimum avec les « autochtones ». Enfin, un dernier point : le stage sur le terrain. S'il est un plus pour beaucoup de points, il peut aussi te faire réfléchir sur l'aide que tu apporteras aux personnes en détresse. En tant que stagiaire, tu n'es pas un expert et tu te heurteras à ta propre impuissance, ce qui t'amènera peut-être à te demander qui bénéficie le plus de ces rencontres, malgré toutes tes généreuses intentions: toi ou l'autre?

Bénévolat
Nous vivons dans une société paradoxale. Il semble que tout peut s'acheter et se vendre, mais parmi les choses qui ne peuvent être échangées et ont pourtant une valeur primordiale fi gure l'expérience. C'est ainsi que de très nombreux étudiants choisissent, à côté de l'astreignante préparation des examens, de consacrer un peu ou beaucoup de leur temps libre à un travail non payé dans un domaine de leur choix. Tâches dans les associations ou organisations permettent en effet d'acquérir cette précieuse expérience tant recherchée. Les avantages sont nombreux : sens de l'initiative, compréhension de la manière dont fonctionne une organisation et des défi s posés par le monde professionnel, gestion des rapports avec les collègues, et enfi n meilleure connaissance de tes capacités et envies. Pour toutes ces raisons, le bénévolat ne peut être que recommandé comme prélude à une carrière professionnelle réussie.

Cependant, il y a deux erreurs majeures à éviter. La première consisterait à trop t'investir. En effet, après un certain nombre de mois ou d'expériences bénévoles, tes futurs employeurs pourraient se demander si tu ne fuis pas les contraintes d'une insertion dans le « vrai » monde du travail. De plus, tu peux être tenté de demeurer à ce type d'engagement qui te permet de ne faire (quasi) que ce que tu aimes. Mais comment ensuite transformer cette expérience en atout décisif face à un employeur ?