Quand la nuit tombe, São Paulo dévoile son côté obscur. La ville ne s’endort pas; non, São Paulo ne dort jamais. Ou plutôt, la deuxième face de la métropole se réveille. Au début de mon échange, je découvrais les aspects plus joyeux de la nuit de São Paulo avec, par exemple, les bars à samba et forro, où le sourire, la musique et la joie de vivre mènent la soirée.
Dernièrement, j’ai décidé de m’enfoncer un peu plus dans cette immense ville. Et en entrant dans le cœur de São Paulo, je découvre aussi sa partie obscure. L’immensité de São Paulo et sa richesse culturelle offrent une forte liberté d’expression à ses habitants, ce qui fait qu’on trouve tous les profils et toutes les classes sociales imaginables. Il y a donc des soirées pour tous les goûts et, en cherchant un peu, on peut tomber dans des soirées underground très intenses. C’est là le côté urbain de São Paulo qui se montre, et on se retrouve rapidement à bouger son corps de façon rythmique sur des grosses basses dans des locaux peu entretenus et difficilement localisables.
Ces soirées plus obscures passent, en général, de la musique électronique minimaliste lourde et les décorations et lieux sont souvent très avant-gardistes : São Paulo est très en avance au niveau de la culture, de l’art et de la politique - notamment la liberté d’expression déjà mentionnée. L’homosexualité est particulièrement répandue dans cette cité, tout comme le travestissement et le transsexualisme. À ces fêtes underground, on rencontre généralement une concentration plus importante de ce public : personne ne juge personne et on y est ouvert d’esprit. Ce n’est pas étonnant d’y rencontrer des individus particulièrement extravagants, déguisés ou maquillés de façon improbable ! L’ambiance peut y être noire, car la musique et les décorations sont elles-mêmes ténébreuses. Il faut dire que les drogues tournent pas mal dans ces milieux, ce qui participe à l’extravagance voire même le psychédélisme de ces fêtes. Le charme de ces évènements repose dans le fait qu’ils sont souvent organisés dans des squats, immeubles abandonnés, ce qui rappellerait à certains les soirées qu’on pourrait trouver à Berlin. Des organisations comme la « Voodoohop » mettent sur pied un certain nombre d’évènements dans cette ambiance et on en retrouve, également, dans la rue, sur des autoroutes ou dans des garages de voitures. Il faut connaître un peu la ville avant de fréquenter ces soirées, car j’estime qu’il est important de se sentir à l’aise pour profiter pleinement de ces ambiances plus sombres qui font également partie d’une grande ville comme São Paulo.