Le moment est très bien choisi pour étudier à la School of Oriental and African Studies (SOAS). Certains arguent que le diminutive SOAS signifierait plutôt School Of Arab and Socialist. Face à ça, quoi de mieux pour des étudiants en politique, économie, développement ou histoire d’origine arabe et de courants socialistes qu’une massive insurrection au Moyen-Orient face à des décennies de gouvernance dictatoriales?
C’est dans le JCR (Junior Common Room) face à l’écran géant projetant du Al Jazeera live que je prends mon café matinal. Je tenterai bien de vous décrire l’ambiance mais elle est simplement indescriptible. SOAS n’a pas le prestige d’Oxford ou de Cambridge, l’importance numérique de sa voisine UCL ou la renommée de la LSE mais elle possède la passion. Une passion non pas née d’une volonté de carrière ou d’excellence académique ou encore de future bonne rémunération salariale. Une passion pour une région du monde, une passion pour la défense de valeurs communes.
L’étudiant de SOAS n’a pas peur, il n’a pas peur de lever son poing ou de hausser sa voix. Je parle d’étudiant mais les professeurs sont ici les modèles à suivre. Les manifestations contre les coupures budgétaires visant l’éducation sont nées de SOAS, les pressions devant ambassades tunisiennes et égyptienne ou organisation internationales s’organisent souvent dans les murs de mon école. D’ou une réputation à la lisière du communiste. J’ai toujours porté à coeur le slogan de résistance tagué sur le mur israélien d’apartheid “exister c’est résister”. Quelque chose que les étudiants de SOAS savent faire. L’étudiant de master type à la SOAS est né au Zimbabwe d’une mère Écossaise et d’un père Sud-Africain, il a ensuite passé son enfance à Nairobi, puis il a fait un Bachelor à Édimbourg. Avant de se lancer dans son master de Politique Africaine, il a travaillé deux ans au Darfour. D’ailleurs il ne fait pas “que” son master, il est impliqué dans minimum deux associations et trois sociétés. Ça c’était pour les gens.
SOAS ne peut pas être comparé à des massives universités avec à peine plus de 4000 étudiants. Elle est spécialisée dans les Sciences Humaines, les Langues, le Droit, la Politique et l’Economie et se concentre sur l’Afrique, le Moyen-Orient et l’Asie. Elle est peut-être l’unique université en Europe à proposer un master en Droit Chinois ou encore en études de Taiwan. L’école fait partie de l’Université de Londres au même titre que la London School of Economy ou le King’s College.
Laissez-moi vous parlez du lieu. SOAS se situe à Russel Square au cœur de Londres (la meilleure ville du monde). Au sous sol de l’école il y a un bar. Ben oui un bar. Entre deux lectures à la bibliothèque les étudiants viennent boire une bière en parlant de leur récent voyage à Islamabad. Je vous ai mentionné le JCR mais je ne vous ai pas dit à quoi il ressemblait. Il ressemble à une massive salle avec des poufs de toutes les couleurs, des tonnes d’affiches placardées au mur vous invitant à toute sorte de réunion. Un havre de paix. Je me demandais pourquoi je passais tant de temps à ne rien faire à SOAS, assise dans un pouf avec mes potes. Simplement parce qu’on s’y sent bien. Dans ma précédente université il n’y avait aucun lieu vous invitant à la relaxation. Les chaises de la cafétéria étaient aussi confortables que la nourriture appétissante.
La dernière salle qui mérite d’être mentionné s’appelle la PGCR, Postgraduate Common Room. Une salle arrangée comme un immense salon où on y vient pour y discuter, manger, étudier ou encore dormir. Une atmosphère plaisante ou les gens se connaissent, ou tout est fait pour nous les étudiants et non pas pour enrichir une société. Par exemple le café coute 70 pence ce qui représente environ 1.10 CHF comparé à 2.20 à l’université de Genève. A l’heure de la pause de midi, le mouvement Hare Krishna distribue des repas gratuit végétarien. So Soas.
Je pourrai vous parler des heures de SOAS mais j’estime avoir fait le tour. Si toutefois l’un de vous est intéressé à en savoir plus sur mon école, n’hésitez pas à m’écrire je me ferai un plaisir de répondre.