Ou la religion des Suédois

Notre premier texte à étudier (« essayer de comprendre ») en cours de langue fut une biographie du Suédois, Alfred Nobel. Ici, c’est une religion, une fierté nationale. Tout le monde connaît les grandes lignes de la vie du créateur des prix Nobels, décédé depuis une bonne centaine d’années.

Un peu d’histoire donc. Alfred Nobel a vécu dans les trois derniers quarts du 19ème siècle. Il est notamment l’inventeur de la dynamite et déposera plus de 300 brevets lors de sa carrière. Il a grandi à Stockholm et c’est tout naturellement qu’il fit ses études à KTH (Institut Royal de Technologie, mon université actuelle donc). Il voyagea beaucoup, notamment, en France, en Suisse et en Italie. Le grand homme mourra, en 1896, chez lui, en Suède.

Sa fortune, accumulée grâce à ses nombreuses inventions et sa grande place dans l’industrie ira directement dans les caisses d’une toute nouvelle association: les Prix Nobels, prix décernés annuellement, sans distinction de nationalité. Le but étant de récompenser les meilleures avancées technologiques, les meilleures inventions, dans plusieurs domaines : physique, chimie, médecine, littérature, paix. La fortune de cette institution s’élève aujourd’hui à 3.1 milliards de couronnes suédoises, soit environ 340 millions d’euros.

Tous les ans, sont donc nominés puis élus de grands scientifiques qui ont permis à la science d’avancer grandement, ainsi qu’un talent littéraire et une personne qui a participé au maintien de la paix dans le monde. Ces élections se font dans différents pays, par des comités constitués de l’élite des spécialistes, chacun dans leur branche. Les résultats sortent aux alentours d’octobre, et la remise des prix se fait à Stockholm, par le président du comité, le président de la nation et le Roi de Suède, en décembre. Cette cérémonie a lieu au « City Hall » (l’hôtel de ville de Stockholm), un bâtiment très impressionnant, au bord de l’eau.

À la fin de la remise des prix a lieu un grand repas dans ce même bâtiment. Quatre heures de concert de couteaux et de fourchettes en argent, le tout retransmis à la télévision en direct. Et le pire, c’est que les Suédois (tous les Suédois) regardent ce chef d’œuvre cinématographique tous les ans, durant quatre heures. Une autre anecdote ? Chaque convive a exactement 60 centimètres pour manger (sauf les récompensés, la famille Royale, le président suédois et le président du comité qui ont le double).

Le grand avantage qu’ont les personnes lambda comme moi et la majorité des habitants du pays est que les vainqueurs du prix donnent des conférences où ils exposent leurs études et leurs résultats, à l’université, gratuitement. Et c’est ouvert à tous. Quel honneur d’avoir pu serrer la main d’un personnage aussi important (je ne suis allée qu’à la conférence de physique pour ma part).