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Les professeurs chantent le blues

Selon le dernier baromètre «EducPros» mené en France, les enseignants de niveau universitaire sont de plus en plus touchés par la déprime. À la source d’un tel malaise, le manque de reconnaissance dont ils se disent victimes.

Ainsi sur les 2'000 enseignants interrogés, ils ne sont que 46% à penser que leur champ d’études est valorisé par leur établissement de formation et 39% à considérer que leur travail demeure apprécié à sa juste valeur. Aux côtés du manque de reconnaissance, les chercheurs pointent du doigt le fait qu’ils accumulent les heures supplémentaires pour un salaire, à leurs yeux, insuffisant. Plus inquiétant encore, seul un tiers d’entre eux se disent épanouis sur leur place de travail.

Sciences sociales sacrifiées sur l’autel de la rentabilité

À noter que les professeurs des sciences humaines sont plus touchés par ce mal-être que les chercheurs des domaines du droit, de l’économie, de la santé et des sciences dures. À cet effet, les propos d’un enseignant cités dans l’enquête son effarants: «Je suis dans une université de sciences dures à la base, où les sciences humaines, mon domaine, sont complètement délaissées, voire méprisées, au prétexte que nous sommes minoritaires en nombre et que les entreprises ne nous financent pas. Mais comme l'a très juste dit une collègue: Allez essayer de vendre une thèse sur Mallarmé à Veolia (ndlr: multinationale française active dans l’énergie)».

Rôle à jouer dans la cité

Fait plus réjouissant, plus de 90% des scientifiques questionnés pensent, cependant, que leur recherche est utile à la société. Et ils ne sont que 31 % à envisager changer de travail et quitter le monde de l'enseignement supérieur dans les cinq prochaines années.

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