Organisations internationales et ONG

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Comment y mettre un pied?

L'herbe est toujours plus verte ailleurs… C'est exact en ce qui concerne les expériences professionnelles dans les entreprises ou ONG internationales : accès aux stages et responsabilités facilités (à condition d'être prêt à aller dans des endroits où tu n'aurais jamais pensé poser un orteil), coût de la vie moindre dans les pays en développement et certitude de vivre une expérience unique.

Oui ! Mais…
Gare aux attrape-nigauds et aux illusions naïves qui parsèment le chemin de tout jeune occidental désireux de travailler à l'étranger. Soyons clairs : tu ne sauveras pas la planète, et gare à la mentalité post-colonialiste que sous-entendent nombre d'ONG travaillant hors Europe ou Etats-Unis.

Notons cependant qu'à défaut d'éradiquer la faim en Afrique, les conflits proche-orientaux ou la junte militaire latino-américaine, tu pourras t'éveiller à une autre réalité et apprendre beaucoup, à condition bien sûr d'avoir préparé ce séjour intelligemment. Quelques conseils à ce sujet.

La première étape
Déterminer le type d'entreprise dans laquelle tu veux travailler ! Association ou organisation internationale, type ONU ? Tout dépend de ce que tu cherches :

- Si le but ultime de ta quête est un papier reconnu, choisis un organisme de grande taille (agence des Nations Unies, Amnesty, Human Rights Watch ou autre). Tu risques cependant d'être déçu par le côté bureaucratique de ton travail, qui peut comprendre un accès au terrain limité. Par ailleurs – et cela peut être un gros problème – ces organes sont souvent un « monde dans le monde » : les employés se voient entre eux, ils viennent de partout et voyagent partout. Question découverte du pays, si tu ne fais pas un vrai effort pour sortir de cette ambiance d'éternels expatriés occidentaux, ça pourrait être limité.

- Si tu veux absolument une expérience directe avec les gens du pays, nous te conseillons de préférence une association. Le papier qui te sera délivré sera moins prestigieux mais surtout, attention aux amateurs ! Il n'est pas rare que les employés y soient moins professionnels et efficaces. Prends garde aux naufrages tels que celui de l'Arche de Zoé et vérifie bien de quel type d'association il s'agit avant de partir.

Pour trouver des organismes qui t'envoient à l'étranger, ou situés à l'étranger au cas où tu n'as pas de nom en tête, n'hésite pas à t'adresser au service d'orientation de ton université, ou à des centres culturels s'occupant de zones géographiques spécifi ques si tu as un pays de prédilection.

L'envoi de ton dossier
Celui-ci devra, comme la lettre de motivation, être rédigé en anglais, à moins que l'organisme auquel tu t'adresses affi che explicitement qu'il est francophone. Le CV devra être adapté au destinataire. Les langues sont d'une importance primordiale. Mentionne précisément ton niveau. Quant aux diplômes suisses, pas trop de souci à se faire, ils sont reconnus partout. On peut cependant te demander de fournir une équivalence qui soit reconnue dans le pays concerné. Adresse-toi à ton université pour tout ce qui concerne les procédures administratives de reconnaissance de titres.

Si tu t'intéresses à une grande agence de type ONU, nous te déconseillons absolument d'envoyer ton dossier dans les sièges européens, à moins que ce soit pour un concours précis. Le volume des dossiers que ces agences reçoivent et la lourdeur administrative te forceront à attendre des semaines, et le risque de refus est très important. Pour avoir une chance de décrocher un stage ou qui sait, un emploi, mieux vaut passer directement par les satellites sur place. Regarde par exemple si l'ONG qui t'intéresse est présente dans le pays dans lequel tu veux te rendre, et fais une recherche pour connaître le nom du ou de la responsable du département qui t'intéresse, ou chargé des stagiaires et ressources humaines. Pour éviter d'envoyer ton dossier aux quatre coins du monde pour rien, appelle-le/la et demande des informations sur ses activités ainsi que sur les possibilités de volontariat ou de stage. Mets en avant le fait que tu es là pour donner un coup de main, que tu es prêt à t'investir plusieurs semaines pour les aider. Ces agences sont souvent débordées. Une chance pour toi, qui peux sortir la carte « personnel gratuit (ou presque) et efficace ».

Quoi qu'il en soit privilégie le contact direct avec tes futurs employeurs et renseigne-toi un maximum sur le pays et l'ONg avec laquelle tu pars. Essaye de voir ce qui se passe sur place pour être capable d'organiser un plan B au cas où les contacts que tu as établis se révèlent vraiment décevants. Enfi n, ne néglige pas l'aspect pratique de ton stage. Il est en effet rare que tu sois payé. Il faut donc prévoir un budget conséquent pour ta vie sur place, et la plupart de ces organismes demandent au minimum un mois de stage. Et si après toutes ces démarches, le vent du large t'appelle encore… bon voyage à toi ! |AJ

Médecins sans frontières une ONG qui recrute
Plus de 30'000 personnes dans le monde s'engagent au quotidien pour Médecins sans frontières et parmi eux il n'y a pas que des médecins, infi rmiers, logisticiens, administrateurs, comptables, etc.: l'ONg recrute un large panel de professions. « Mises à part les compétences techniques, on demande aux candidats de faire preuve d'ouverture d'esprit, d'avoir l'esprit d'équipe et le sens des responsabilités, notamment » précise Bénédicte Cadoux, chargée du recrutement.

Première étape si tu es intéressé à travailler sur le terrain, une séance d'information commune (prochaines dates : Genève 6 mai, Zürich 9 juin, Berne 5 mai, Bâle 13 octobre). Puis, quatre étapes de recrutement se succèdent avant le fameux départ pour la mission : l'envoi d'un CV et d'une lettre de motivation, un entretien individuel, un test technique, un assessment center (lire notre article dans ce numéro) et une préparation avant le départ.

Si tu préfères t'engager d'une autre manière, en Suisse, MSF recherche régulièrement du personnel et des bénévoles.