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UNIGE - Le campus va gagner en cohérence

Le campus genevois devrait connaître d’importantes transformations ces deux prochaines années. A la clé, 40 000 m2 de surface utile supplémentaire et une topographie plus cohérente. Explications avec Jean-Luc Veuthey, vice-recteur responsable des bâtiments

Avec les Philosophes, c’est la première étape de la rénovation du secteur Bastions qui s’achève. Qu’en est-il du bâtiment central et de l’aile Jura?

Jean-Luc Veuthey: Nous allons nous atteler à un projet de loi avec les autorités. Dorénavant, en effet, tous les travaux au-delà de 10 millions de francs doivent suivre cette voie. Or, la totalité de la rénovation a été chiffrée à 80 millions. Nous ne pouvons cependant pas laisser ces deux bâtiments dans leur état actuel. Etant donné que nous ne sommes pas propriétaires, nous avons dû obtenir une autorisation pour dégager plus de 600 000 francs sur nos budgets pour des travaux d’entretien d’urgence, des questions d’étanchéité, des réfections de sol et de la peinture. Nous avons également entamé la transformation de certains locaux. Ces premiers travaux devraient être achevés au printemps prochain.

Ces démarches seraient-elles facilitées si l’Université devenait propriétaire de ses bâtiments?

Il y a clairement des avantages à être propriétaire. On peut hypothéquer un bâtiment pour lever des fonds, en vendre un autre qu’on n’estimerait plus compatible avec nos activités et décider de gros travaux. Il faut toutefois avoir en tête que la gestion des baux et des contrats d’entretien représente également une charge supplémentaire en personnel.

Le fait d’avoir la maîtrise de l’ensemble des paramètres ne permettrait-il pas aussi de réduire certaines dépenses administratives?

Nous pourrions en tout cas mieux adapter les dépenses à nos besoins. 2015 sera à cet égard une année test, puisque dès le 1er janvier l’Etat transfère à l’Université tous les travaux d’entretien courants, comme le nettoyage, la gestion des déchets ou la sécurité. C’est une première étape vers plus d’autonomie. Les autorités nous ont alloué 20 millions de francs supplémentaires pour financer ce transfert. Nous saurons à la fin de l’année si cette somme s’avère suffisante.

Après les Bastions, quelle sera la prochaine étape?

Le nouveau bâtiment de Carl-Vogt est pratiquement terminé. L’ouverture officielle aura lieu en juin prochain. Cela représente 5000 m2 de surface nette pour accueillir l’Institut des sciences de l’environnement (ISE) et le Département de géographie et environnement, soit près de 240 personnes au total. Le bâtiment comprend également, au rez-de-chaussée, une salle pour des expositions et des événements publics.

Les locaux de Battelle occupés par l’ISE vont donc se libérer?

La nouvelle Faculté d’économie et de management devrait s’y installer pour être à proximité du futur bâtiment de la Haute Ecole de gestion. Mais pas avant 2016, car nous allons procéder, là aussi, à des rénovations. De même, le Global Studies Institute devrait prendre la place laissée vacante par le Département de géographie et environnement à Mail pour se rapprocher des sciences de la société et de la Faculté de droit. Nous allons également démarrer, en fin d’année prochaine, la rénovation de l’Ancienne Ecole de médecine qui accueillera la Section de mathématiques et une partie de la Section de physique. Le campus va donc gagner en cohérence, avec les sciences naturelles au bord de l’Arve, les sciences humaines et sociales à Mail, l’environnement à Vogt pour faire le trait d’union entre les deux, la santé à proximité de l’hôpital avec les nouveaux bâtiments du CMU 5 et 6, l’économie et la gestion à Battelle, enfin les lettres et l’administration centrale aux Bastions.

Qu’en est-il du logement étudiant?

Nous avons prévu entre 200 et 400 lits supplémentaires dans des logements que nous allons construire en coordination avec la Fondation immobilière de la Ville de Carouge, sur une parcelle qui nous appartient à Pinchat. Plusieurs autres projets de plus petite envergure sont à l’étude. Nous œuvrons avec diverses communes et avec l’Etat afin d’intégrer du logement étudiant dans leurs projets immobiliers.

Vous avez annoncé votre intention de quitter votre poste à la fin de votre mandat en juillet. Que retirez-vous de vos cinq années au rectorat?

J’ai beaucoup appris. Etant fils d’un ouvrier du bâtiment, j’ai toujours baigné dans ce milieu. En revanche je connaissais nettement moins les ressources humaines et tous les aspects juridiques du transfert de technologies qui étaient également à ma charge. Cela dit, je suis heureux de retourner à la Section des sciences pharmaceutiques. Plus encore que la recherche, c’est le contact avec les étudiants et les doctorants qui me manque.

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