Formation

Les étudiants s’unissent pour défendre les bourses

L’initiative soumise au vote populaire peut compter sur le soutien d’associations estudiantines, de la gauche et de syndicats.

Un comité lance sa campagne genevoise en faveur de l’initiative sur l’uniformisation des bourses. Les initiants aimeraient voir s’élever à 20% le nombre de bénéficiaires d’une allocation et augmenter le seuil minimal de celle-ci à 1800 voire 2000 francs, subvention qu’on pourrait ajuster en fonction de la situation financière de l’étudiant. A Genève et en Suisse, ils ne sont que 7% d’étudiants à compter sur une aide cantonale à ce jour. Les montants peuvent varier du simple ou double selon le canton de résidence de l’étudiant. Une situation que l’initiative souhaite rééquilibrer. Lors d’une conférence de presse qui s’est tenue mardi en matinée, le comité de soutien a mis le doigt sur une «problématique sous-estimée».

Les taxes indirectes, comme l’achat de polycopiés ou les frais de laboratoire, rendent le parcours universitaire toujours plus cher, juge un doctorant à l’UNIGE. Sans soutien financier, l’étudiant doit trouver un emploi à côté de sa formation, dépassant ainsi parfois 50 heures de travail hebdomadaire. Le comité souligne les effets pervers de ces activités annexes. Bien sûr, l’emploi empiète sur le temps dédié aux loisirs, mais également sur celui nécessaire aux études. «Ils sont 23% d’étudiants à devoir prolonger leur cursus, parce qu’ils ne peuvent pas s’y consacrer suffisamment», constate Quentin Stauffer, de la Conférence Universitaire des Associations d’EtudiantEs (CUAE). Il cite des chiffres de l’OFS, démontrant qu’il y a autant de cas d’arrêt du cursus à cause d’échecs aux examens que du besoin d’un salaire pour survivre, soit environ 25%.

A Genève, on investit moins chaque année. La situation dans le canton n’est pas alarmante, mais reste toutefois en dessous des conditions minimales. «La diminution des bourses est une tendance générale», ajoute encore Quentin Stauffer. Le canton met à disposition une moyenne de 8000 francs par an par boursier, mais «l’étudiant doit encore toucher le double pour vivre à Genève», commente le membre du CUAE.

Le comité espère revenir à la situation d’il y a une dizaine d’années, alors qu’un milliard de francs était subventionné aux étudiants. Les Verts déplorent un désinvestissement de la Confédération. SolidaritéS, pour sa part, juge que les 400 à 500 millions à investir pour l’éducation selon l’initiative sont un chiffre raisonnable. Tout est question de priorités, selon le comité.

Le 14 juin prochain, le peuple votera sur l’harmonisation du système d’attribution des bourses au niveau fédéral.

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