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Internet n’a pas augmenté le plagiat chez les étudiants

Le préjugé est répandu : Internet, ses encyclopédies en ligne, ses millions d’articles et sa culture du copier-coller aurait grandement facilité le plagiat académique. Une mauvaise réputation que bat en brèche une récente étude américaine, publiée dans le Journal for Academic Ethics. Elle affirme que le plagiat était au moins tout aussi répandu avant l’ère numérique qu’aujourd’hui.

Afin de vérifier son hypothèse, l’auteur de l’étude, David Ison, assistant professeur d’aéronautique à l’université d’aéronautique Embry-Riddle de Floride (Etats-Unis), a sélectionné au hasard 184 travaux de doctorat publiés avant l’année 1994 et 184 après 2010, réalisés dans des universités en ligne. Les résultats sont étonnants. Environ la moitié des manuscrits de thèse de chaque groupe contenait des passages plagiés.

Ce qui fait pencher la balance en faveur du groupe post-2010, c’est l’analyse réalisée par Turnitin, le logiciel de référence dans la traque au plagiat. Selon celle-ci, l’indice de similarité qui indique la proximité entre deux textes, était plus important (14,5 %) pour les dissertations du groupe pré-1994 que pour celles du groupe post-2010 (12,3 %).

Un regain d’intérêt porté au sujet du plagiat

Cité par le Times Higher Education, David Ison explique que « les accusations visant Internet comme le principal responsable d’une dégradation de l’éthique académique », se basent bien trop souvent sur « des rapports sommaires ou sans fondements ».

Dans son étude, le chercheur indique avoir trouvé 3 210 travaux universitaires publiés entre 1999 et 2014 concernant le plagiat sur Internet. Un nombre qui ne s’élevait qu’à 30 avant 1994 et l’avènement du Web. Une différence importante car le regain d’intérêt porté au sujet du plagiat a sans doute créé un biais défavorable à l’encontre du Web.

Si David Ison admet que son travail ne donne qu’un aperçu de la problématique du plagiat, il souhaite poursuivre son investigation en élargissant son échantillon afin de comparer un plus grand nombre de travaux sur une plus grande période de temps.

Mais pour l’instant, « il n’est pas possible d’affirmer, comme tant de gens l’ont fait, qu’Internet a eu un impact négatif sur l’honnêteté académique. » Ce qui l’inquiète en revanche, c’est la taille des passages plagiés dans les travaux universitaires. Depuis 2010, il n’y a pas eu plus de passages plagiés mais les passages plagiés sont plus longs et importants, « ce qui suggère un phénomène d’escalade de ce comportement ».

(sources : Le Monde)

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