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Les potagers urbains

Des plates-bandes comestibles à proximité

Depuis quelque temps, des légumes poussent dans nos rues et ont pris la place des belles fleurs d’antan. Des tomates, des courgettes ou encore de la rhubarbe qui grandissent dans des bacs en bois. Mais que se passe-il docteur?

L’idée est née au nord de l’Angleterre dans un petit village nommé Todmorden, spécialement touché par la crise. Ses habitants, certainement inspirés par leur humour si particulier, ont trouvé comme alternative à la misère, le partage. C’est ainsi que le mouvement citoyen «Incredible Edible» traduit en français par «les incroyables comestibles», est né. Une des co-fondatrices, Mary Clear s’exprime dans l’émission «à bon entendeur» de la RTS: «La plus grande inquiétude pour les parents, c’est de pouvoir donner à manger à leurs enfants. Alors, un jour, nous avons décidé de commencer à planter. Autour de la nourriture, nous voulions enseigner, créer de l’emploi et fêter. Voilà notre réponse à la misère du monde». L’objectif est alors clair: réunir les gens autour d’un projet utile à tous et garantir des ventres remplis d’aliments sains. En effet, en plus de l’échange humain gratifiant, il y a la récompense gustative. Après quelques semaines de pousse, les légumes sont récoltés et le souper partagé. Les bacs de plantation se trouvant dans la rue, la cueillette est gratuite et ouverte à tous.
Par chez nous, le concept a aussi germé. Les «incroyables comestibles» vaudois ont reçu l’aide de la commune de Lausanne. Elle a mis à leur disposition du matériel et des lieux publics dans la ville. C’est ainsi que sont apparus les potagers urbains, en bas des immeubles, sur les trottoirs des avenues et dans les cours de récréation.

De nos jours, les préoccupations écologiques sont nombreuses et la population se réveille face aux conséquences d’un rythme de vie lourd pour la planète. Le bon point vert du nouveau phénomène est le fait de consommer local. Plus d’énergie grise produite par les légumes puisque c’est à pied que le transport producteur-consommateur est fait! Et puis, savoir ce qui se trouve dans son assiette, c’est devenu un luxe que peu de gens peuvent s’offrir. Cette fois, le bio n’est pas plus cher que la production de masse, au contraire!

Voici une affaire qui roule et qui a de l’avenir! Non seulement les autorités soutiennent le projet, à l’instar de Florence Germond, directrice du patrimoine vert, mais les citoyens eux aussi sont enthousiastes. Aucune déprédation des installations n’est à déplorer et les passants se prennent rapidement au jeu. Chacun est libre d’y prendre part et de choyer un des carrés verdoyants.

N’oublions pas l’aspect ludique qui n’est pas en reste. Plusieurs établissements scolaires lausannois proposent aux enfants de cultiver leurs connaissances des herbes aromatiques, légumes et fruits, grâce aux fameux bacs installés dans les préaux afin de les sensibiliser aux diverses problématiques alimentaires.  | ct