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Dans la jungle du désert marocain

ILS TRAVERSENT LE SAHARA EN 4L

Il en a fallu brasser du sable pour parvenir à la destination finale, Marrakech. Pierric Langel et Jonathan Frutschi, ingénieurs en génie civil et génie électrique, ont participé, récemment, au plus grand raid étudiant humanitaire d’Europe, le 4L Trophy. La compétition accueille des jeunes en formation des quatre coins du globe. Cette année, il s’agissait de relier les plus grandes villes européennes à la cité marocaine. Au programme: 6’000 km à parcourir, en dix jours. Dans le coffre des Renault 4L des participants, du matériel de sport et des fournitures scolaires destinées à l’association « Enfants du Désert» qui offre un soutien logistique et éducatif aux élèves du Maroc. Pour etumag, les deux jeunes gens reviennent sur cette magnifique aventure qui a fait rimer utilité avec humanité.

Pourquoi avoir décidé de participer au 4L Trophy?

Jonathan Frutschi (JF): Cela faisait plusieurs années qu’on en parlait et, cette fois-ci, c’était la dernière possibilité étant donné que j’arrive à la fin de mes études et que Pierric a déjà commencé à travailler - nous avons dû demander une dérogation pour qu’il puisse y prendre part.

Pierric Langel (PL): Les aspects humanitaires ainsi que les notions d’entraide et de partage entre les concurrents nous ont, également, motivés à nous engager dans cette aventure. C’était aussi une occasion unique de faire un voyage pas comme les autres. Aller dans le désert avec une voiture qui roulait déjà avant que nous soyons nés (ndlr: le véhicule date de 1984), ce n’est quand même pas commun!

Qu’est-ce qui a été le plus dur à gérer durant la course?

JF: La fatigue. N’ayant pas même posé un pied en Afrique, nous étions déjà éreintés. Il faut dire que la fin de la préparation du voyage nous a demandé beaucoup d’énergie et de temps. La veille du départ, nous étions encore en train de réparer un problème de dernière minute sur notre 4L. Ensuite, durant le raid, les nuits sont courtes et les journées éprouvantes entre la concentration qu’exige la conduite ainsi que les moments passés à pousser et à tirer les autres. Nous avons passé 110 heures dans la voiture, en un peu plus de deux semaines, il est clair que cela fatigue...

Votre meilleur souvenir?

PL: Il n’y a pas forcément un seul moment mémorable. La remise des dons à l’association « Enfants du Désert» est forcément un temps fort puisque c’est, en quelque sorte, la consécration du projet. L’entraide entre les équipages restera, également, à tout jamais dans nos mémoires.

Et le pire?

JF: Lorsqu’on croisait d’autres 4L, victimes d’accidents (notamment une retournée). Dans ce genre de situation, on ne sait jamais dans quel état on va retrouver les personnes accidentées. Mais, fort heureusement, il n’y a pas eu de blessés graves, durant le raid.

Une anecdote sur le terrain?

PL: La première fois que nous avons mis les roues dans le sable, nous nous sommes perdus. En effet, nous n’avons pas suivi le bon cap... Au lieu de retourner sur nos pas, nous avons continué avec quelques autres équipages, en essayant de retomber sur le bon parcours. Nous nous sommes donc retrouvés ensablés et perdus, on s’est alors dit que ça commençait bien! Heureusement nous étions plusieurs équipes et nous pouvions nous aider pour sortir les voitures du sable. Finalement, nous avons retrouvé le bivouac, en arrivant par une route dans l’autre sens que celle qui était prévue... Nous avons, en outre, sauté quelques contrôles de sécurité mais l’organisation ne nous a, par chance, pas déclassés... MB