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Cobayes de leur propre expérience

Ils ont vécu deux semaines dans des containers

Des étudiants ont testé la vie en boîte. Dans le cadre d’un séminaire pluridisciplinaire, des jeunes de la haute école d’art et de design de Genève ont construit et vécu dans leur propre carré d’acier. A l’origine du projet, l’architecte et chargé de cours, Daniel Zamarbide. Il nous en dit plus sur cette expérience inédite dans le monde du savoir romand.

Pourquoi avoir décidé de mettre en boîte vos étudiants?

L’envie d’offrir la possibilité à mes élèves d’expérimenter une nouvelle forme de vie en commun tout en les amenant à réfléchir sur le fonctionnement d’une microsociété. Ce projet fait d’ailleurs écho aux communautés hippies des années 60 et 70. A cette époque, un million d’Américains avaient quitté la ville pour se regrouper à la campagne. Nous avons reproduit ce modèle à plus petite échelle bien sûr! Nous disposions de 8 containers construits et aménagés par les jeunes. Une sorte de village dans la cité, en somme.

À quelles difficultés ont été confrontés ces habitants d’un nouveau genre?

Les principaux problèmes rencontrés sont d’ordre social. Comment s’organiser et trouver un modus vivandi? Les étudiants ont tout d’abord établi des règles, principes qui ont bien vite disparu au profit d’un mode de vie plus spontané. Ils ont aussi dû apprendre à gérer les tensions, surtout à la fin de l’expérience. En raison de la fatigue accumulée, les jeunes étaient en effet plus irritables.

Quel bilan tirez-vous de cette expérience?

Largement positif. Les participants se sont rendus compte que la façon dont nous vivons en Occident n’est pas universelle. Actuellement, un milliard de personnes habitent dans des bidonvilles et ce chiffre demeure en constante augmentation. Je ne dis pas que nous devons tous adopter ce mode de logement mais c’est une manière différente d’appréhender la vie en commun.

Les étudiants ont aussi abordé la problématique du vivre ensemble, qui nous concerne tous que ce soit à travers notre vie familiale ou de couple. Finalement, ce projet a permis aux jeunes de mesurer l’impact de l’architecture sur le système social d’une collectivité. Une prise de conscience s’est opérée dans leur esprit.