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Etudier pendant les vacances?

Zoom sur les universités d’été

Tu viens de finir les examens estivaux et tu as deux bons mois de vacances devant toi. Youpi! Oui, mais après avoir feignassé deux semaines sous le soleil des tropiques (ça fait quelque chose de magique) et avoir écumé tous les bars de ta ville cinq fois, tu te sens un peu désoeuvré, non? Et pourquoi tu ne t’inscrirais pas à une université d’été? Et d’abord, c’est quoi?

Un concept ambigu

Le terme florissant un peu partout, il est nécessaire de préciser ce qu’on entend par «université d’été». Non, je ne parle pas des traditionnels meetings politiques estivaux, nombreux en France, où chaque parti se lance des fleurs une semaine durant. Ce ne sont pas non plus les réunions annuelles d’associations ou clubs de bienfaisance pour définir les objectifs du prochain semestre. Et encore moins de simples cours de langues ou séjours linguistiques à l’étranger. On le voit, l’expression recouvre une série de concepts différents, passant par les événements à caractère religieux, ou encore ceux ayant comme thème «la liberté de cultiver du chanvre». Un vrai fourre-tout.

L’université d’été abordée ici, ce sont les semaines (en général deux à trois) de cours, colloques et séminaires, proposées par les hautes écoles dans des domaines spécifiques d’études. Ces formations ont en général un thème servant de fil rouge, et permettent aux participants, qui ont déjà des connaissances du domaine, d’approfondir leurs compétences en la matière. Organisées en Suisse ou à l’étranger, elles sont souvent le fruit d’une collaboration entre plusieurs universités ou instituts.

Une palette d’offres

Si l’offre de ce type de formation est encore peu développée en Suisse, le concept est à la mode et la tendance… à la hausse! Certaines facultés des universités suisses proposent déjà la formule, mais cela ne concerne de loin pas toutes les facultés, ni toutes les universités. L’offre HES du canton de Vaud connaît par contre un formidable essor grâce au programme Summer University développé par le Département de la formation, de la jeunesse et de la culture. L’éventail reste encore assez disparate dans l’ensemble, mais le choix est grand.

Que ce soit les hautes écoles, les universités publiques ou certaines de leurs facultés, les institutions universitaires, les organismes de promotion de certains domaines, les cantons ou encore les villes, chacun y va de son programme d’université d’été. Les thèmes sont variés et ne manquent pas de diversité. Responsabilité sociale des entreprises, droits de l’enfant, fédéralisme, santé publique, développement urbain: il y en a pour tous les goûts et comme tu le vois, les thèmes sont très spécifiques, ce qui te laisse la possibilité d’approfondir au mieux un sujet sur lequel tes professeurs ne consacrent qu’un ou deux cours.

Certains événements ont lieu en Suisse, d’autres ont lieu à l’étranger. Un choix s’impose, mais si une université d’été proche de chez toi t’évite un déplacement et des frais trop élevés, n’oublie pas la superbe opportunité qui t’est offerte de vivre une nouvelle expérience culturelle si tu pars à l’étranger.

Sache aussi que certaines unis sont ouvertes autant aux professionnels de la branche qu’aux étudiants des institutions y participant. L’occasion d’échanger avec des personnes au bénéfice d’une (parfois longue) expérience de ton domaine d’intérêt, et de créer des contacts durables qui viendront enrichir ton réseau.

Enfin, si on parle en général d’université d’été, le monopole sur ce type d’événement ne revient pas aux seuls mois de juillet et août. Il existe aussi des universités d’hiver, sur le même principe. Au cas où tu n’aimes pas le ski, deux semaines de réflexion sur les méthodes participatives du développement au Guatemala seraient bienvenues, non?

Un plus pour ton CV

Evidemment, l’été, on a souvent autre chose à faire qu’étudier. Surtout lorsqu’on a passé les dernières semaines isolé de toute vie sociale à la bibliothèque pour réviser les examens. Mais, les avantages à participer à une université d’été sont nombreux, et il serait dommage de passer à côté.

Tout d’abord, tu auras la chance de pouvoir participer à une formation extraordinaire s’insérant parfaitement dans ton cursus d’études. Tu suivras des cours qui approfondiront ta maîtrise d’un sujet spécifique à ton domaine, ce qui n’est pas sans valeur pour ta future carrière professionnelle (ça pourrait même faire la différence).

Ensuite, ce genre d’événements réunissant souvent des personnes de tous horizons, tu pourras échanger des connaissances avec des étudiants d’autres universités, ou de l’étranger. Si l’université d’été se tient hors de Suisse, c’est aussi une superbe expérience culturelle qui t’attend (sûr que tu n’as jamais parlé le hindi avec tes camarades de cours!). Tu pourras également bénéficier, tout dépend de la branche que tu étudies, d’une expérience pratique bienvenue à inscrire dans ton CV.

Enfin, de nombreuses unis d’été te délivrent une attestation à la fin de l’enseignement, voire quelques crédits ECTS (autour de 4 ou 5 en général) qui viendront sûrement illuminer les 180 autres de ton bachelor…

Pas si simple

Tu t’es décidé pour une uni d’été, malgré les sourires de tes camarades qui pensent plus intéressant de lire Voici? Très bien, mais n’oublie pas quelques points pratiques importants.

Souvent, les places sont limitées pour les cours, surtout pour ceux organisés à l’étranger. Les cours peuvent être ouverts uniquement aux étudiants, mais aussi aux professionnels de la branche, ce qui constitue une belle brochette de candidats potentiels au cours. Il te faudra donc constituer un dossier de candidature expliquant tes motivations, et surtout respecter les délais qui sont fixés souvent plusieurs mois avant le cours.

Attention aussi aux finances: les unis d’été ne sont malheureusement pas gratuites, et peuvent se révéler carrément hors de prix pour le pauvre étudiant que tu es. N’hésite pas à demander des informations si les tarifs ne sont pas clairs. Et ne désespère pas: beaucoup d’institutions proposent des bourses ou des aides pour les personnes très motivées mais un peu limites financièrement.

 

 


 

Témoignage sur les universités d’été

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Anouck Nicolier
étudiante en 2e année de Bachelor en soins infirmiers

As-tu déjà participé à une université d’été? Laquelle, et sur quel thème?
Oui, j’ai participé à la Summer University organisée par l’école de la Santé La Source et l’HESAV à Coimbatore (Inde) en janvier 2012. Nommée «The Indian Experience», elle a permis la découverte d’une partie de la culture indienne ainsi que le système de santé et des médecines alternatives.

Qu’est-ce qui t’a poussée à t’inscrire?
Les voyages et les découvertes m’ont toujours attirée. Selon moi l’ouverture est vitale pour les infirmiers, car nous sommes constamment confrontés à d’autres cultures.
En plus, j’avais envie de voir comment peut tourner un hôpital avec moins de moyens. A mon avis nous pourrions apprendre à diminuer les frais en Suisse tout en restant performant.

Je voulais aussi découvrir les médecines traditionnelles indiennes et comprendre leur importance depuis l’arrivée de la médecine occidentale.

Par quel biais as-tu entendu parler des universités d’été?
Elles nous ont été présentées à mon école lors d’un cours sur les différentes possibilités d’ échange.

Dans quelle mesure cette expérience a-t-elle été utile pour ta formation?
Cette expérience m’a permis d’échanger sur le système de santé suisse et de découvrir différents types de médecine traditionnelle. Je pense cependant qu’elle a surtout été enrichissante au niveau personnel. Elle m’a en effet permis de m’ouvrir et m’a motivée à découvrir d’autres cultures.

Quels sont les points positifs de ce type de formation?
Il permet de se confronter à d’autres idées et de réfléchir ou remettre en question des sujets qui nous paraissaient acquis et compris. Nous avons beaucoup échangé avec les étudiants rencontrés sur des sujets tels que le mariage, la liberté etc.

Quels sont les points négatifs?
Peut-être que cette expérience est encore trop récente et que je n’ai pas pris assez de recul mais je ne trouve pas des points négatifs. Je pense que nous avons tout à y gagner.

 

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Jean Dietrich
étudiant en 3e année d’œnologie

As-tu déjà participé à une université d’été? Laquelle, et sur quel thème?
Nous sommes partis avec l’Ecole d’Ingénieurs de Changins en Californie (et Orégon), accueillis par les écoles de Fresno et CalPoly. Le thème concernait l’œnologie et la découverte de la culture vinique ouest-américaine.

Qu’est-ce qui t’a poussé à t’inscrire?
Le témoignage d’anciens élèves et de professeurs ayant déjà participé à ce genre d’évènement.

Par quel biais as-tu entendu parler des universités d’été?
Uniquement par l’école.

Dans quelle mesure cette expérience a-t-elle été utile pour ta formation?
Elle m’a permis de découvrir d’autres manières de travailler la vigne, d’autres techniques de vinification, du matériel de pointe, d’autres échelles de production (quasi-industrielle) et surtout une autre manière d’aborder la matière vis-à-vis des clients.

Quels sont les points positifs de ce type de formation?
En plus de ce que j’ai dit précédemment, l’autre avantage de cette formation est qu’elle m’a permis de me tisser un réseau de contacts durables et ce à travers le monde. Ça m’a aussi fait découvrir d’autres aspects d’une région du monde que je connaissais déjà, mais pas sur le plan viticole.

Enfin, je préciserai le fait que la prise en charge économique par la Confédération et par le Canton a été très appréciable.

Quels sont les points négatifs?
Le peu de temps libre à disposition, mais c’est un point négatif pour en mettre un. Vraiment, c’est une expérience que je recommande.

 

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sylvain Crose
étudiant en 2e Année Bachelor en soins infirmiers

As-tu déjà participé à une université d’été? Laquelle, et sur quel thème?
J’ai participé à ma première Summer University le mois dernier, à Coimbatore, en Inde avec comme thème: «The Indian Experience». Le but était de découvrir une nouvelle culture mais avec une vision axée en particulier sur la santé (visites de structures de santé, matinées en hôpital, cours sur le système de santé indien, sur les maladies auxquelles les Indiens sont confrontés, etc)

Qu’est-ce qui t’a poussé à t’inscrire?
L’envie de voyager, l’enrichissement personnel et surtout professionnel.

Par quel biais as-tu entendu parler des universités d’été?
Le responsable de notre école pour la mobilité internationale nous a présenté les différentes options d’universités d’été lors d’une séance d’information.

Dans quelle mesure cette expérience a-t-elle été utile pour ta formation?
Nous n’avons rien appris de significatif sur le plan technique, par contre je pense que l’ouverture d’esprit que ce genre d’expérience apporte est très bénéfique pour l’exercice de notre profession. Dans notre formation, l’interculturalité des soins est un élément important car l’infirmier doit savoir tenir compte des caractéristiques propres à chaque individu qu’il prend en charge.

Quels sont les points positifs de ce type de formation?
La rencontre de nouvelles personnes, la découverte d’une autre culture, et le fait de pouvoir ensuite comparer ce qui se fait là-bas et ici en matière de soins infirmiers, afin de pouvoir aussi porter un regard critique (positif ou négatif) sur notre manière de faire.

Quels sont les points négatifs?
Personnellement je n’en vois pas. Si c’était à refaire, je n’hésiterais pas!